7.5/10Captain America : il est cap

/ Critique - écrit par riffhifi, le 05/08/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Capitaine courageux (Fiche technique)

Tags : captain america rogers marvel steve avengers bouclier

Un bon vieux film d’aventure sans chichis, qui devrait séduire au moins autant que les autres productions Marvel récentes. Et surtout, c’est le dernier maillon de la chaîne qui mène aux Avengers de l’an prochain.

Après avoir ouvert l’été avec Thor, les studios Marvel le terminent avec le premier super-héros de leur catalogue : Captain America. Créé en 1941 par Timely Comics (qui ne sera rebaptisé Marvel que vingt ans plus tard), le personnage préfigurait l’entrée en guerre des USA, sous l’impulsion du scénariste Joe Simon (presque centenaire aujourd’hui) et du dessinateur Jack Kirby (qui a cassé sa pipe en 1994). Après avoir tabassé des nazis durant les années 40, il est ressuscité dans les années 60 par Stan Lee, qui l’incorpore à l’équipe des Vengeurs, déjà composée d’Iron Man, Hulk, Thor, la Guêpe et Captain America : il est cap
Vous me préférez avec...
Ant-Man. Dans la version cinéma des Avengers, qui sortira l’été prochain, les deux derniers personnages ont été remplacés par la Veuve Noire et Hawkeye, déjà aperçus respectivement dans Iron Man 2 et Thor.

Le concept, comme celui de Spider-man, est un pur fantasme d’adolescent : la transformation d’un avorton en super-héros invincible. Steve Rogers (Chris Evans, précédemment interprète de la Torche dans Les 4 Fantastiques), jeune homme chétif qui tient à peine debout, rêve de casser la gueule aux brutes du monde entier ; rejeté par les recruteurs de l’armée, il se voit offrir par le Dr Erskine (Stanley Tucci) l’opportunité de devenir un "super-soldat", au physique boosté par un sérum expérimental. Changé en une montagne de muscles, il devra affronter son homologue nazi, l’épouvantable Johann Schmidt (Hugo Weaving), que le même sérum a défiguré et qui dirige HYDRA, une section spéciale créée par Hitler pour chercher des artefacts mythologiques. Désormais rebaptisé Captain America, Steve pourra compter sur l’aide de Howard Stark (Dominic Cooper, crédible en pseudo-papa de Tony Stark), de Bucky Barnes (Sebastian Stan, moins juvénile que son modèle dessiné), du colonel Chester Phillips (Tommy Lee Jones, toujours impeccable en chef bougon et autoritaire – mais doté d’un cœur d’or) et surtout de la belle Peggy Carter (Hayley Atwell), officier du SSR (ancêtre du SHIELD) conquise par la personnalité du héros.

Pour porter à l’écran ce bon vieux Cap, Marvel a élu Joe Johnston, réalisateur de Jumanji, Jurassic Park 3 et surtout de Rocketeer (1991), un film de super-héros situé dans les années 30. Malgré le relatif insuccès public de son récent Wolfman, le cinéaste a été autorisé à reprendre son chef opérateur, son chef décorateur, et l’excellent Hugo Weaving aux sourcils hypnotisants. Après avoir joué l’homme masqué de V pour Vendetta, et la voix de Megatron dans les Transformers, l’acteur australien se cache sans peine derrière le maquillage de Red Skull, un méchant archétypal digne d’un James Bond, sorte de Fantômas Captain America : il est cap
... ou sans vêtements ?
rouge à l’accent allemand, fan de Wagner et de destruction massive. Car Captain America ne prétend pas faire dans la subtilité, la complexité, ni inversement dans la surenchère ou même le second degré : l’ambition est de présenter un film d’aventure grand public, à l’ancienne, dans la lignée des Indiana Jones (l’époque est la même, l’élément fantastique vient pimenter le contexte historique). Axé sur un personnage dont les motivations sont compréhensibles, le film se sort plutôt bien des chausse-trappes qui se dressaient devant lui : bonté béate du protagoniste, ridicule du costume et de ce qu’il représente (une longue séquence joue délibérément avec cet aspect)… on gobe tout sans se plaindre, et seul le générique de fin fera sans doute ricaner les spectateurs cyniques.

Les seconds rôles sont pour la plupart judicieusement choisis : Toby Jones et son faux air de Truman Capote en professeur Arnim Zola (on le reverra peut-être), Richard Armitage en salopard… seul Neal McDonough apparaît aussi peu à sa place en Dum Dum Dugan qu’en Bison dans Street Fighter 2. Poussé par la musique énergique d’Alan Silvestri, le film a fière allure, et devrait plaire à un public aussi large qu’Iron Man et Thor… voire plus, en raison de la mise en retrait du caractère "super-héroïque" de Steve, ainsi que de la relative sobriété des effets spéciaux (le plus impressionnant étant la transformation numérique de Chris Evans en gringalet). Vivement The Avengers.

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