Les 4 Fantastiques
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 20/07/2005 (
On croit en voir le bout, il y a toujours un « petit » canard que l'on avait oublié dans le fond. Les 4 fantastiques, ce n'est pas non plus l'oeuvre la moins connue de Stan Lee, mais elle n'est sans nul doute pas la plus originale de toute. La différence, c'est que malgré toutes les réflexions psycho-sociologiques des autres super héros sur la dissimulation d'identité, les fantastiques se pavanent dans les rues en tant que tels et sans porter de masque. Ce qui nous amène, compte tenu de l'éventail de pouvoirs affichés, à poser un certain nombre de questions à mon sens fondamentales. Mr Fantastique est-il vraiment extensible de partout ? L'homme Torche peut-il avoir froid dans le dos ? La Femme Invisible est-elle un pléonasme (ouch) ? « Chose », c'est son nom ou son prénom ? Aucune réponse à ces questions dans cette critique, mais lisez tout de même, ça vaut peut-être le coup d'oeil...
Une tempête cosmique est sur le point de frôler la Terre, et avec elle les espoirs scientifiques le plus fous imaginés par Reed Richards (Ioan Gruffudd). Guérison de maladies, hausse de l'espérance de vie, décodage du génome humain, etc. La liste est tellement impressionnante que le magnat des finances Viktor Van Fatalis (Julian McMahon) accepte d'affréter une navette spatiale pour observer le phénomène. Alors que l'équipe se croit protégée par le bouclier de la station spatiale Van Doom, la tempête cosmique effectue une brusque accélération et irradie les scientifiques. Reed Richards, Susan (Jessica Alba) et Johnny Storm (Chris Evans), et Ben Grimm (Michael Chiklis), apparemment intacts, ne tardent pas à se rendre compte des symptômes « secondaires » provoqués par la tempête...
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y a probablement eu aucune volonté distincte ou suffisamment motivée pour créer une quelconque petite quantité d'originalité, voire de cohérence. Ils sont quatre, ils affrètent une navette, se douchent à la radiation cosmique, puis reviennent sur Terre gavés de super pouvoirs « fantastiques ». Temps constaté : peut-être 15 minutes. La phase d'initiation, indissociable de chaque film de super héros, où les protagonistes apprennent à utiliser leurs dons, ne durera pas plus longtemps. Prenons l'exemple Ben Grimm : à peine devenu un caillou, son premier réflexe aura été d'aller voir sa femme pour vérifier qu'elle l'aime toujours. A la place, un Peter Parker aurait mis six mois rien que pour se décider. Sooo Fast. A comparer, la lente évolution du méchant de l'histoire, peut-être l'un des plus pitoyables mis en scène dans l'histoire super-héroïque, fait penser à une trilogie. Et puis, avec un nom pareil, y en a bien un ou deux qui devait se douter qu'il finirait en eau de boudin. Mais bref. Oui, « bref », car même les moins intéressés d'entre nous flairaient déjà le film pop corn de super héros neuneus mais néanmoins démonstratifs. Pour sûr, il y a de l'idée. La « femme élastique » des Indestructibles trouve ici son pendant masculin, avec plus ou moins de réussite numérique, en la personne de Reed Richards. Pourtant bombardé leader du quatuor, il s'agit probablement du personnage le moins attirant du film. Ok, le monsieur possède un corps en caoutchouc qui lui autorise nombre de folies et éventuellement les moins racontables, mais il possède également un cerveau de scientifique borné qui lui impose une certaine étroitesse d'esprit, et plus précisément en termes de relations amoureuses (pourtant, avec une nana comme la sienne...). A l'intellect, préférons le côté « djeun's » de Johnny Storm (Chris Evans), tout feu tout flamme, mais surtout principal élément humoristique du film en combinaison avec la Chose. Leur caractère respectif leur vaudra un certain nombre de clash plus ou moins drôles, et relativement peu foisonnants compte tenu de l'immense potentiel comique d'une telle franchise. Nous parlons d'un groupe composé d'un homme élastique et d'un homme-caillou, tout de même ! Même la Torche Humaine sera épargnée par les jeux de mots foireux les plus basiques, que je ne citerai pas par pur respect pour vous tous (et aussi pour ne pas que l'on croie qu'il s'agit pour moi d'un critère de qualité (quoique...)). Donc évidemment, Johnny Storm, « ha ha le nom », épate la galerie avec son éventail de pouvoirs supra-cools, comme se la péter dans les cieux avec le feu aux fe... (pardon, ça m'a échappé). Il fallait une nana, de préférence pas la plus moche, si possible s'appelant Jessica. Apparemment, Jessica Biel tournait autre part, et c'est donc la plastique avantageuse de Jessica « Dark Angel » Alba qui se retrouve à enfiler une combinaison vraisemblablement trop petite pour elle. Comme par hasard, c'est elle qui devient invisible. La justice n'existe pas.
Les 4 Fantastiques, ce n'est rien de plus que ce que l'on en attendait : un film d'action très porté sur les effets spéciaux, donc visuel au possible, avec suffisamment de rythme et de démonstrations techniques pour occuper deux heures. Pas de quoi totalement passer l'éponge sur le scénario, franchement stupide par moment, sur les personnages, franchement stupides par moment, et sur le gros vilain de l'histoire, franchement stupide.