Dossier Ciné : Qui est vraiment Batman ? - Partie 1
Cinéma / Dossier - écrit par Hugo Ruher, le 11/09/2013Tags : batman film joker cinema dark knight heros
Selon les internautes, Ben Affleck n’est pas digne de devenir Batman. Un refus massif qui s’est traduit par une pétition et qui a contraint la Warner à… et bien à dire à tout le monde de se calmer et d’attendre le film. Dans Man of steel 2 : Superman vs Batman, le chevalier noir aura donc un nouveau visage. Encore. Pour l’occasion, Krinein vous propose, bande de petits veinards, de revenir sur toutes les frimousses qui se sont cachées sous le fameux masque de chauve-souris.
Si toi aussi tu connais mal Batman et que tu en as honte, lis ce paragraphe
Minute historique sur Krinein : qui est Batman ? On va la faire courte, il s’agit de Bruce Wayne, un fils de milliardaire qui voit ses parents tués par un méchant en pleine rue. Il décide donc de se déguiser en chauve-souris pour combattre le crime. Classique. Pourquoi une chauve-souris ? Dans la plupart des versions c’est parce qu’il en une sainte phobie et qu’il veut inspirer la peur. Je vous laisse imaginer le super-héros atteint de cuniculophobie…
Bref, maintenant que vous êtes revenus de votre pause Google et que vous êtes déçus de ce qu’est réellement cette maladie, reprenons. Batman est apparu dans des dizaines de comics avant d’être porté à l’écran. Il est ainsi devenu la star de quelques séries dont la plus connue est celle de 1966 avec Adam West. Une adaptation kitsch et délirante qui nous fait nous demander pourquoi, aujourd’hui, les gens sont aussi exigeants envers un nouveau Batman…
Un petit côté Japan Expo non?
La série n’a duré que deux ans mais a marqué les esprits et a permis de faire décoller la carrière d’Adam West… Bon d’accord, je n’ai aucune idée de ce qu’il a fait après mais surtout, cette version très grand public du chevalier noir a relancé l’intérêt autour du super-héros tombé en légère désuétude dans le monde des comics.
Le projet d’en faire un film est lancé mais tarde à se réaliser. On se demande d’ailleurs pourquoi car j’imagine mal la pression de l’acteur qui doit passer derrière Adam West mais passons. La Warner décide enfin de faire confiance à un réalisateur qui commence à connaitre un certain succès : Tim Burton. Et c’est là que commence la longue et chaotique carrière cinématographique de Batman.
Le plus naturel : Michael Keaton (1989 et 1992)
Replaçons les choses dans leur contexte : en 1989, Tim Burton est auréolé des succès de Pee-Wee Big Adventure et Beetlejuice. Il est alors apprécié dans les studios mais pas très reconnu auprès du public et lui confier un Batman est une vraie prise de risque. Il souhaite développer dans ce film son univers sombre et gothique, ce qui ne va pas se faire sans mal.
Aujourd’hui, quand on dit que Batman doit être sombre ça tombe comme une évidence mais à l’époque, la dernière fois qu’on avait vu le chevalier noir sur grand écran il se défendait avec une bombe anti-requin et chacune de ses frappes se voyait ponctuée d’une onomatopée toute colorée… d’où une certaine réticence.
Qui aurait cru que Michael Keaton puisse être intimidant?.
Et puis histoire de rendre les choses plus compliquées, Burton choisit pour Michael Keaton pour le rôle et n’en démords pas. Autrement dit, le clown de Beetlejuice qui saute partout en gueulant comme un cowboy bourré va devenir le chevalier noir. Les spécialistes le considèrent pas assez intimidant et trop « normal » pour incarner Batman… ce qui va faire toute la force de son personnage.
Avant la sortie du film, Keaton est encore plus critiqué que Ben Affleck aujourd’hui. Etrange vu sa ressemblance avec le très populaire Julien Lepers mais je digresse...
Pourtant, il est pour beaucoup encore considéré comme le meilleur Batman à ce jour. Ce qui est aussi mon avis, et en tant que chroniqueur sur Krinein vous me devez une confiance aveugle. Ce qui ressort le plus souvent est qu’on ne s’attendrait pas à lui en Batman, ce qui est parfait puisque Bruce Wayne doit garder son identité secrète. Burton peut alors intensifier sa réflexion sur le double, l’alter ego, et la complexité de gérer sa dualité tout en conservant sa personnalité.
Keaton est et restera Batman
Bref, tout va bien, Keaton est adulé et la suite Batman, le Défi, est un carton plein malgré un ton encore plus sombre et adulte. Batman est à nouveau une valeur sûre et la lecture sombre de Burton suscite un réel engouement.
Au moins, il n'a pas accepté de tourner dans Batman Forever.
Mais la question que tout le monde se pose : qu’est-ce qu’on fait après avoir été Batman ? Et bien on ne peut pas dire que Michael Keaton ait eu une carrière exceptionnelle et Batman reste à ce jour son plus grand rôle. On se souvient de lui dans Le Journal avec Robert Duvall, sous-estimé à mon goût, et bien sûr dans Jackie Brown. Mais Keaton se cantonne surtout à des rôles comiques assez oubliables.
Il fait tout de même une belle carrière dans l’animation en faisant la voix du personnage-titre dans Porco Rosso (Miyazaki, reviens !!!!!), ainsi que des petits rôles dans Cars et Toy Story 3. Ah et c’est aussi le bonhomme de neige dans Jack Frost… pauvre Batman obligé de boucler ses fins de mois.
En tout cas, même avec une carrière en demi-teinte, la prestation de Keaton en Batman a fortement marqué les esprits. Autant dire que le choc est grand quand il refuse le rôle pour Batman forever.
Le plus oubliable : Val Kilmer (1995)
Après les succès de Burton, Batman est clairement identifié comme le super-héros sombre par excellence. Du coup, la Warner se dit « et si on en faisait une comédie familiale ? » « Bonne idée, dit Joel Schumacher, je m’y mets. Et je veux Jim Carrey en justaucorps vert. » Sur ce, les producteurs reprirent un cachet récupéré par Didier Bourdon après Les Trois frères et tous rigolèrent de bon cœur.
A cette époque, Joel Schumacher est un réalisateur respecté, notamment suite au superbe Chute Libre en 1993 avec Michael Douglas qui devient fou lors d’un embouteillage et décide de tuer tout le monde à droite à gauche.
Le surjeu contre le non-jeu, qui l'emportera?
Il est donc choisi pour réaliser la suite de Batman dans une tonalité moins déprimante et devant le refus de Michael Keaton, il ne prend pas de risque avec l’acteur montant du moment : Val Kilmer. Reconnu autant au niveau public que critique avec ses rôles marquants dans Top Gun, Les Doors, et en 1993, Tombstone où sa performance est saluée avec enthousiasme.
Le projet peut ainsi se développer tranquillement sur des valeurs sûres avec un bon acteur, un bon réalisateur et un succès assuré. Logiquement, le film est un carton au box-office. On se rappelle d’ailleurs parfaitement de la performance de Val Kilmer… Non en fait heureusement qu’il y avait Jim Carrey qui fait comme d’habitude : n’importe quoi. Face à lui, tout le reste parait insipide et c’est le cas de Val Kilmer.
Batman n'est pas un pass privilège vers Hollywood
Et Batman a-t-il profité à la carrière de notre cher Val ? Pour répondre nous allons tous ensemble citer une prestation récente de l’acteur sans chercher avant sur Wikipédia. Attention… maintenant ! Les hypocrites me diront « facile, Twixt, de Coppola qui n’est absolument pas passé inaperçu. » et les autres se diront qu’il ne sert à rien de nier qu’en effet, après Batman, Val Kilmer s’est un peu laissé aller.
DR.
Du coup, l’acteur est devenu une grande légende dans le milieu des direct-to-DVD en tournant dans d’innombrables métrages tous plus oubliables les uns que les autres. Décidément, ce n’est pas parce qu’un jour on est Batman qu’on est un vrai héros pour la vie. Val Kilmer a ensuite refusé le rôle pour la suite de Batman Forever car il était pris sur le tournage du Saint pour lequel il a gagné le Razzie Award du pire acteur. Refuser Batman pour une bouse, erreur de calcul ? Attendons de jeter un œil à Batman et Robin.
Vous savez tous ce qui nous attend n’est-ce pas ? Moi aussi. Par conséquent, je vais avoir besoin d’une petite pause pour revenir d’attaque dans la deuxième partie de ce dossier Batman. Krineinement votre.