Toy Story 3
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 06/07/2010 (Tags : story toy film jouets animation disney pixar
Troisième opus tardif mais réussi, qui consolide les qualités des deux premiers tout en emportant l'histoire et les personnages vers de nouveaux horizons, sous l'apparence d'un bouclage de trilogie.
Toy Story en 1995, sortie historique qui révèle Pixar et l'animation en images de synthèse. Toy Story 2 en 1999, première suite réalisée par le studio et nouveau succès. Après une décennie de triomphes artistiques et publics, ainsi qu'une fusion avec Disney réalisée sans perte d'âme, Pixar sort ce Toy Story 3, qui constitue sa...
Always look on the sunny side of lifedeuxième suite, tous titres confondus (en attendant Cars 2 l'an prochain). Un nouvel opus diablement tardif, donc, et qui marque l'entrée de la saga dans le millénaire actuel (eh oui, retournez lire les dates). Au menu : inévitable 3D (sans heurt et sans effet excessivement spectaculaire), graphismes impeccables (tout en restant cohérent avec celui, désormais considéré comme rudimentaire, de ses prédécesseurs), ajout de personnages et introduction d'un élément résolument nouveau : la marque du temps. Andy, le jeune propriétaire des jouets Woody, Buzz et leurs camarades, a désormais 17 ans, un permis de conduire et une valise à faire pour se rendre à l'université. Ses joujoux d'enfance, relégués dans une malle poussiéreuse depuis plusieurs années, atterrissent dans une garderie où de nombreux dangers les attendent...
Conçu comme la fin d'une trilogie plutôt que comme un simple épisode de plus, Toy Story 3 fait appel à la connaissance que le spectateur a des personnages pour construire leurs comportements et leurs interactions ; malin, le scénario fait même appel à plusieurs jouets universellement connus (l'inusable voiture-téléphone de Fisher-Price, les sirupeux Ken et Barbie traités de façon hilarante)... mais les protagonistes les plus intéressants sont finalement les petits nouveaux créés de
Un vieux couple...toute pièce, comme l'ours Lotso ou son aide de camp Big Baby ; un constat qui est tout à l'honneur du réalisateur Lee Unkrich (Monstres & Cie, Le monde de Nemo), qui succède à John Lasseter et se permet ainsi de poser sa patte sur la série (qui ne lui est pas étrangère, puisqu'il était monteur sur les deux premiers, et avait participé à la réalisation du deuxième). Les ajouts à la galerie de personnages sont tous empreints d'un caractère fort et subtil, et plusieurs jouent sur l'éternel paradoxe qui existe entre le mignon et l'inquiétant, entre le festif et le terrifiant. L'histoire elle-même recèle des concepts et des moments très forts, notamment sur la peur du changement ou la solidarité dans les périodes de crise. Tout change, tout passe, tout casse, chacun sa voie, chacun son destin, mais il est rare que l'on entende la rengaine dans un film pour enfants (mais après tout, Pixar avait déjà arpenté le terrain l'an dernier avec Là-haut).
Le spectacle, quant à lui, est assuré à 100% : l'action et l'humour sont dosés à merveille, notamment lors d'une séquence d'ouverture spectaculaire et dans une dernière partie où se succèdent quelques idées particulièrement folles (merci à M. et Mme Patate). La séparation régulière de Buzz et Woody, nécessaire au dynamisme de l'intrigue, ne semble pas forcée ni repompée sur les précédents opus. Et le final, émouvant, permet de tourner la page intelligemment sur un triptyque de grande qualité, dont chaque volet constitua dès sa sortie un classique du cinéma d'animation.
PS : on ne saurait encourager les spectateurs à se tourner vers les versions françaises, qui perdent généralement une partie du sens et des intentions de jeu des versions originales ; mais dans le cas présent, il faut noter la présence vocale d'un caméo qu'on ne spoilera pas mais qui vaut le détour.