La nuit des morts vivants
Cinéma / Critique - écrit par Filipe, le 14/07/2003 (Le cinéma d'épouvante
Suite à un incident spatial ayant entraîné des retombées de gaz radioactifs sur Terre, un phénomène quelque peu étrange se produit : les morts reviennent à la vie avec comme seule perspective d'avenir, celle de vouloir à tout prix dévorer ceux qui vivent encore.
Alors qu'ils se recueillaient sur la tombe de leur père, Barbara et son frère, Johnny, sont les premières victimes de ces monstres d'un genre nouveau. De ces morts-vivants. Johnny meurt de façon dramatique en ayant voulu sauver sa soeur. Barbara parvient à se réfugier à l'intérieur d'une maison, dont les propriétaires ont été sauvagement assassinés préalablement. Bientôt, elle rencontre d'autres survivants.
La sortie d'un film d'horreur à petit budget a rarement été vraiment médiatisée. Ce genre de film n'a jamais vraiment déchaîné les passions non plus. La Nuit des Morts Vivants échappe tout naturellement à la règle. La Bible des films d'épouvante, réalisée en 1968 par George Romero, a d'abord terrorisé ses premiers spectateurs, surpris les suivants puis inspiré bon nombre de réalisateurs jusqu'à aujourd'hui. Tout ce qui fait d'un film un film d'épouvante y est : de monstrueuses créatures aussi affamées qu'assoiffées, de charmantes demoiselles condamnées à être de toute manière sauvagement estropiées, des cris de toutes sortes, une résidence éloignée de toute civilisation, des armes plus ou moins aiguisées et du sang, beaucoup de sang...
En soi, le film n'est pas à la hauteur. Du moins, il ne l'est plus vraiment. Ses ficelles sont devenues beaucoup trop évidentes. Les décors sont sacrément rudimentaires, les effets spéciaux, particulièrement élémentaires. L'interprétation laisse à désirer. La musique se réduit quasiment à sa plus simple expression. Seulement, tous ces défauts donnent une certaine identité à l'oeuvre de Romero. Plusieurs situations sont assurément très amusantes. D'autres le sont nettement moins, puisqu'on en arrive même à frissonner. Nos sens restent du moins en éveil. La façon de procéder du réalisateur y est pour beaucoup. Le film est en fait plus émouvant que véritablement inquiétant.
Il faut savoir que la plupart des personnages ont été interprétés par des amateurs, de simples habitants de Pittsburgh, proches de la maison de production. Russell Streiner et Karl Hardman, les producteurs eux-mêmes, jouent respectivement Johnny et Harry dans le film. A noter que Romero a souhaité donner deux petits frères à sa Nuit des Morts-Vivants : Zombie (1978) et le Jour des Morts-Vivants (1985).