4/10Conan

/ Critique - écrit par enihprom, le 17/08/2011
Notre verdict : 4/10 - Le film pop-corn du mois d'août (Fiche technique)

Tags : conan howard france barbare cimmerien robert miss

Le remake de Conan arrive dans les salles françaises avec tous les défauts que l'on pouvait craindre : réalisation clipesque (Marcus Nispel oblige), mauvais acteurs et 3D inutile. Pourtant, les scènes de batailles peuvent être soulignées grâce à une chorégraphie certes entachée par la réalisation, mais qui a au moins le mérite d'être recherchée. Tout est réuni en somme pour assister au teen-movie passable de l'été. Quoi que Destination Finale 5 n'est plus très loin...

Conan
DR.Le remake de Conan avec Arnold Schwarzenegger relevait plus du fantasme cinématographique que d’une réelle envie de le voir débarquer sur grand écran tant ce dernier, classique de l’heroic-fantasy, a acquis au fil du temps l’image du chef d’œuvre intouchable. Mais à la rigueur, voir débarquer Conan version 2011 dans les salles en été n’a rien d’étonnant, ni de condamnable en soi (ne le cachons pas, le film a été conçu de bout en bout dans l’unique but d’amasser un maximum d’argent en un minimum de temps). Ce qui l’est déjà plus, c’est d’avoir mis l’Allemand Marcus Nispel aux commandes, réalisateur controversé capable du meilleur (notamment son excellent remake de Massacre à la Tronçonneuse) comme du pire (sa relecture de Vendredi 13, tout simplement indigne de l’épisode originel). Le pire scénario que l’on pouvait envisager est bien de rigueur : tous les défauts de Nispel se retrouvent condensés en une heure cinquante de film bien ennuyeuse, rappelant indéniablement son (très) mauvais Pathfinder : Le sang du guerrier.

Conan
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Clipper à l’origine, Marcus Nispel n’a pas très bien compris que le cinéma ne possède pas exactement les mêmes codes que les clips vidéo. Du coup, on se retrouve avec une réalisation extrêmement vive avec des plans qui s’enchainent à la vitesse de la lumière. Si, utilisé avec précaution et sagesse, le procédé peut porter ses fruits, Nispel a la fâcheuse tendance d’en abuser, ce qui est rarement synonyme de qualité ; à tel point d’ailleurs qu’il y a certaines séquences que l’on a bien du mal à comprendre en intégralité. Les têtes volent, les épées se croisent, les scènes de combats sont bien orchestrées mais il est dommage de constater que la réalisation foireuse nuit complètement à l’ensemble. De fait, ce qui aurait pu donner quelque chose de qualité et d’agréable à regarder se transforme en un pâté de séquences à donner la migraine.

Conan
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Malheureusement pour lui, en dehors de ses séquences de combats - maltraitées par une réalisation plus que douteuse - qui occupent 80% du film, Conan n’a absolument rien à offrir de bien palpitant, ce qui renforce le côté film pop-corn. Une 3D absolument inutile (pourquoi continuer à proposer de la 3D quand celle-ci dessert le film plus qu’autre chose ?) et des acteurs transparents, voilà ce qui comble les 20% restants. Les scènes de dialogues brillent par leur profonde débilité bien aidées par des comédiens qui ne cachent pas leur ennui devant la caméra. A ce propos, Jason Momoa est méconnaissable dans le rôle de Conan. Plutôt bon dans ses précédentes interprétations, l’acteur livre ici le minimum syndical, sans se préoccuper de ce que l'on peut attendre du personnage de Conan, à savoir froideur et charisme. Décidément, ce Conan cuvée 2011 ne fait clairement pas honneur au film de John Milius.


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Au final, on ne retient et on ne retiendra pas grand-chose de ce Conan qui ne vaut guère plus qu’une série B d'heroic-fantasy de piètre envergure comme il en existe des centaines. Réalisation clipesque atroce (néanmoins, ça pourra sans doute plaire aux partisans de la chaîne MTV), acteurs complètement en dehors du sujet et une 3D qui sert uniquement d’argument commercial (ça prouve à quoi le film en est réduit…), le long-métrage de Marcus Nispel se rattrape de justesse sur une certaine ingéniosité lorsqu’il s’agit de chorégraphier les scènes de combats et sur le maquillage qui peut, éventuellement, être souligné. Malgré tout, si on le prend comme il vient, c’est-à-dire un film commercial divertissant, il est possible d’y trouver son compte. Cependant, la meilleure chose à faire reste encore de ne pas aller le voir au cinéma et d’attendre qu’il sorte en DVD/Blu-Ray à une dizaine d’euros. A ce moment-à, l’achat pourra être considéré.