5/10Percy Jackson : le voleur de foudre

/ Critique - écrit par Nicolas, le 08/03/2010
Notre verdict : 5/10 - This is Mythe (Fiche technique)

Tags : percy jackson film riordan rick livre foudre

Du blockbuster d'adolescent, qui tente de nous faire croire qu'il peut rivaliser avec Harry Potter. Peut-être dans les années à venir, qui sait...

Nouveau Harry Potter ? Rien n'est moins sûr, quand on examine la popularité de ce jeune  héros tout droit venu des Etats-Unis. Les livres ont beau se vendre à des millions d'exemplaires à travers le monde, et constituer déjà cinq tomes, le nom n'est pas encore un incontournable, et peut même prêter à confusion en cette période de Mickael-Jacksonnisme (la sortie de This Is It en DVD / Blu-Ray vient de relancer la machine).
Premier tome adapté au cinéma, donc, par l'éminent réalisateur des premiers Harry Potter : Chris Colombus ; quelques têtes d'affiche pour la forme, bien entendu reléguées à la figuration pour ne pas exploser le budget : Uma Thurman, Sean Bean, et Pierce Brosnan ; et un jeune premier dont le nom ne dira probablement pas grand chose à qui que ce soit, malgré la filmographie de l'adolescent (L'effet papillon, Ce que veulent les femmes, etc.) : Logan Lerman. Ajoutons à ce menu des affiches d'une sobriété toute relative (le jeune garçon en train de faire son dieu avec de bonnes grosses vagues), affublées de slogans racoleurs tel que « être un demi-dieu, c'est mortel ! », puis réfléchissons quelques minutes, et apportons notre conclusion : Percy Jackson sera un film d'adolescent, un vrai, une machine à pop-corn qui ne souhaite pas s'encombrer de second degré.


Le Voleur de Foudre
raconte comment Percy Jackson découvre qu'il est un demi-dieu, qu'il est le fils de Poséidon, que son meilleure ami Glover est un satyre, que son professeur est un centaure, et que Zeus s'est fait piquer sa foudre. Beaucoup de choses à avaler pour un jeune adolescent, et encore davantage pour nous. En tout cas, Zeus n'est pas du genre à finasser : il se persuade que Percy est l'auteur du larcin, et donne quatorze jours à tout le monde pour retrouver sa foufoudre chérie, sous peine de quoi il démonte l'univers. Hadès, jamais le dernier quand il s'agit de faire un coup fourré, se met à rechercher l'objet mythique, et kidnappe la mère de Percy, en guise de monnaie d'échange. Le garçon va donc devoir composer avec Hadès pour récupérer sa mère, et se dédouaner des accusations de Zeus. Etre un demi-dieu, c'est effectivement mortel !
Et qu'en dire ? Chris Colombus rate la marche. Vous savez, cette marche virtuelle entre la crédulité et l'incrédulité, celle qui nous permet de croire que des gens peuvent dévier des balles de pistolet en un coup de poignet (Wanted) ? Bin voilà, Colombus se la prend dans les pieds dès la première scène, quelques lignes de dialogue entre Zeus et Poséidon qui sont à deux doigts de se serrer la main ou de se taper sur l'épaule. Premier petit rire. On ne va pas y croire, il ne fallait pas commencer comme cela, pas aussi franchement. Les "surprises" suivantes perdent de leur force, à l'image de ce Pierce Brosnan paraplégique qui se révèle être un centaure. L'effet spécial est convaincant, le contexte ne l'est pas - une maxime qui résume bien le film. On nous sort une méduse, une hydre, un minotaure, le royaume des enfers, l'équipe des effets spéciaux a fait du bon boulot, certes oui. Mais cette volonté de rendre la mythologie grecque attirante, un peu djeun's, fait vraiment tache. Hermès possède des Converse ? Percy utilise un IPhone pour combattre la méduse ? Un stylo bille cache une épée de bronze ? Les Lotophages habitent un casino de Las Vegas ? Un peu dur à accepter, à partir du moment que l'on a lâché la classe adolescente, et l'absence total de second degré se fait sentir.

Toutefois, n'oublions pas que le métrage fait deux heures, ce qui paraît énorme pour un film de cet acabit. Et pourtant, le rythme n'est pas mauvais, il consomme les minutes facilement, grâce à des péripéties, certes ineptes, mais qui partent d'un bon sentiment. Oui, on se dit parfois que l'idée est défendable, juste mal utilisée, malgré une haute qualité d'effets spéciaux. Aussi burlesque cela puisse être, Percy Jackson a de la ressource magique à revendre, et c'est ce qui parvient à capter notre attention. Avec un plus gros budget et un meilleur scénariste, voire un réalisateur plus bourrin, il est même possible qu'un éventuel prochain opus nous surprenne, qu'il se détache de l'aspect "Narnia" qu'il se donne - mais ne vendons pas la peau du minotaure avant de l'avoir tué.
Une chose est sûre, l'histoire prend de graves libertés avec le récit originel. Simplification à l'extrême, disparition de personnages, modification de l'intrigue, la moulinette Harry Potter est passé par là. Le produit devient très typé, et ne pourra même pas servir à réviser sa mythologie.

Un peu traitées par dessus la jambe, les péripéties de ce Percy Jackson flirtent constamment avec l'inepte, trop ciblées "adolescent" pour pouvoir s'approprier une autre cible. Quelques bonnes idées tombent à plat, les star invitées prêtent plus à rire qu'à impressionner, mais les effets spéciaux sont au poil.