Harry Potter et la coupe de feu
Cinéma / Critique - écrit par Kassad, le 30/11/2005 (Tags : harry potter coupe film poudlard rowling histoire
Pour les petits et les pas grands
Et de 3 !
Vous avez bien lu et je ne me suis pas trompé : c'est bien le troisième réalisateur différent qui s'attaque au tome 4 du plus connu des sorciers du box office. C'est donc Mike Newell qui s'y colle. Plus connu pour ses films "adultes", tels que des comédies, comme 4 mariages et un enterrement, ou des film noirs, avec Donnie Brasco, que pour des productions ciblées, on ne savait pas trop sur quel pied danser. En effet si l'unité d'écriture de J.K. Rowling assure une continuité appréciable dans la saga Potterienne on ne peut, malheureusement, pas en dire de même pour ses adaptations au cinéma.
A vos marques. Prêts ?
A ma gauche Harry Potter, j'imagine que vous voyez de qui je parle. A ma droite la coupe de feu, une coupe magique qui choisit des concurrents qui devront s'élancer au milieu d'épreuves terrifiantes pour y gagner gloire et reconnaissance. Au milieu se dresse le terrible Lord Voldemort revenu à une forme humaine et plus que jamais décidé à en finir avec Harry. Que la compétition démarre !
Vertiges
L'introduction de La coupe de feu est impressionnante. Tout commence lors d'une coupe du monde de Quiddich : le stade est immense, les paysages merveilleux. Mais la scène donne le vertige pour une autre raison : en 5 minutes chrono tout est plié, les mangemorts saccagent tout, le campement des supporters n'est plus qu'un champ de ruine et hop on se retrouve à Poudlard. Vous n'avez rien compris ? C'est normal moi non plus sur le coup. C'est en fait la marque distinctive de cette adaptation : en voulant trop en faire, et ne passer aucun événement sous silence, Mike Newell livre un film brutal dans ses transitions, parfois à la limite du compréhensible. L'histoire de La coupe de feu est peut être trop riche pour tenir sur 2h30 et le film ressemble à bien des égards à une valise surchargée, gonflée et constamment au bord de l'explosion. En l'occurrence la frustration de ne pas voir une image d'un match de la coupe du monde me reste encore en travers de la gorge : vous êtes appâtés par une mise en scène grandiose, on vous promet à tour de bras et pshiiit plus rien.
Sacrifices
Et c'est presque tout l'univers Pottérien qui est sacrifié de cette manière. Il ne reste plus que le squelette de l'histoire, et encore une fois ce sont les amis proches d'Harry qui en souffrent le plus. A part une Hermione qui s'embellit d'épisode en épisode (elle grandit bien plus vite que ses compagnons physiquement et mentalement), c'est le carnage dans l'entourage d'Harry : Ron, Hagrid et Neville sont en service minimum. Les jumeaux Weasley pourraient être réussis mais ils ne sont utilisés que pour meubler. On peut aussi noter une abscence déconcertante des professeurs de Poudlard, mis à part Dumbledore qui devient l'autre figure principale.
Eclairs
Le film se laisse cependant voir sans longueurs excessives. Cela est principalement dû aux scènes d'actions, convenablement réussies, mais aussi à l'intelligence de la construction (dont le mérite revient à J.K.Rowling). L'évolution des personnages, dont les hormones, est plutôt bien vue. Elle est d'ailleurs à l'origine de la scène la plus réussie du film : une discussion qui ne manque pas de sel entre un Harry Potter dans son bain avec une fantomette ingénue...
Histoires
Je me demande toujours si dans quelques siècles on présentera Harry Potter au même titre que les contes d'Andersen ou des frères Grimm ou s'il aura été oublié. En ce qui concerne ses adaptations cinématographiques je ne me pose pas la question : elles ne resteront pas, tout comme La coupe de feu qui ne restera pas non plus comme un mauvais souvenir dans votre mémoire. De là à dire que vous vous en rappellerez...