4.5/10Bienvenue au cottage

/ Critique - écrit par riffhifi, le 02/07/2008
Notre verdict : 4.5/10 - Cottage aux légumes (Fiche technique)

Tags : film cottage bienvenue comedie horreur paul andrew

Horreur à l'américaine pour un film anglais sans grand intérêt, dont on risque de ne pas parler beaucoup plus que dans les pages centrales du Mad Movies de ce mois-ci.

Que vous ne connaissiez pas Paul Andrew Williams, c'est plutôt normal ; ce réalisateur anglais de 35 ans n'a tourné qu'un seul long métrage avant celui-ci, appelé London to Brighton et sorti confidentiellement l'été dernier. En revanche, vous connaissez forcément Andy Serkis, même si sa tête ne vous dit pas grand-chose ; en effet, l'acteur s'est fait une spécialité d' « interpréter » des personnages numériques pour Peter Jackson : Gollum dans les trois Seigneur des anneaux, et King Kong dans le film éponyme. L'alliance des deux est l'argument de vente de ce Bienvenue au cottage surprenant. Mais surprenant ne signifie pas réussi.

David (Andy Serkis) et son frère Peter (Reece Shearsmith) ont enlevé la fille d'un vilain gangster, et comptent bien faire cracher une grosse rançon à ce dernier. Outre que l'idée s'avère intrinsèquement très mauvaise, les deux hommes vont bientôt se retrouver dans une situation horrifique à base de gros couteau brandi par un vilain pas beau.

Le film commence sur le ton de la comédie policière, avec un duo de kidnappeurs manchots qui n'est pas sans rappeler celui du Fargo des frères Coen. Rien de bien original : les deux frères ont des caractères diamétralement opposés, l'un Libérez-moi, je promets de ne pas iodler !
Libérez-moi, je promets
de ne pas iodler !
étant colérique et l'autre trouillard, l'un dirigiste et l'autre un peu idiot. La "victime" interprétée par Jennifer Ellison est déjà plus amusante, avec sa propension à balancer des coups de boule à ses ravisseurs. Mais le scénariste-réalisateur n'a pas l'intention de développer son histoire policière, là n'est pas le sujet. Probablement fan du film de Robert Rodriguez Une nuit en enfer, Williams décide qu'il peut lui aussi passer en cours de route du policier à l'horreur, et se lancer dans une joyeuse boucherie qui fera de son film une œuvre culte. Il oublie que Rodriguez bénéficiait d'un relatif confort de moyens, d'une énergie sans borne et d'un casting charismatique pour appuyer son délire par ailleurs complètement stérile. Bienvenue au cottage, pour sa part, souffre d'une pénurie de personnages et de pognon que seule une imagination débridée aurait pu sauver ; malheureusement, recycler les codes du slasher à l'américaine et rendre un hommage maladroit aux Vendredi 13 ou à Massacre à la tronçonneuse ne suffit pas à masquer le manque d'ambition de l'ensemble, et l'alternance assez malvenue de comédie et d'horreur ne fonctionne tout simplement pas. Les lecteurs de Mad Movies se satisferont à moitié d'un maquillage monstrueux assez sympa quoique manifestement en plastique, et de quelques effets gore qui font passer le temps. Rien d'indispensable, pas même la fin qui évoque les épisodes les plus faibles des défunts Contes de la crypte.

Vendu sous le label galvaudé de l'humour anglais, Bienvenue au cottage taquine trois genres cinématographiques sans en ferrer un seul. Si vous y allez cependant, restez jusqu'au bout du générique, histoire d'amortir votre place : il y a un bonus.