6/10Space Battleship : l'espoir de l'espace

/ Critique - écrit par Nicolas, le 10/08/2011
Notre verdict : 6/10 - Un peu bridé (Fiche technique)

Tags : film space yamato battleship films espace livraison

Pour tous les trentenaires élevés au Star Wars, le space opera est un genre tombé en désuétude. J. J. Abrams réussit avec un certain brio à ressusciter la saga Star Trek au travers d’un film ambitieux (2009) et résolument tourné vers l’avenir, mais avant, il faut aller chercher du côté de Serenity en 2005 pour avoir un vrai morceau d’étoile à se mettre sous la dent. Aussi, lorsque l’on regarde la bande-annonce de Space Battleship, une petite larme vient naître au coin de l’œil, malgré les commentaires pompeux de la voix-off. Ne serait-ce pas du vrai space opera à l’ancienne, avec du vaisseau spatial, du chasseur interplanétaire, du gros canon laser qui tache, et de l’explosion multicolore ? Ça y ressemble, oui, et ça se base sur un auteur japonais qui n’a plus rien à démontrer : Leiji Matsumoto.

Space Battleship : l'espoir de l'espace
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En deux œuvres, deux parmi tant d’autres qui n’ont pas traversé l’océan, le dessinateur s’est installé une place dans de choix dans le cœur de tous les amateurs de manga / animés : Capitaine Albator et Galaxy Express 999. Les deux séries télévisées ont fait le beau jour des enfants dans les années 80, mais la version papier initiale ne sera éditée que dans les années 2000. Yamato est également considéré comme l’une des œuvres majeures de Leiji Matsumoto, à ceci près que celle-ci n’est jamais parvenu à percer nos frontières, jusqu’à aujourd’hui via l’éditeur Wild Side. Celui-ci met à disposition le seul et unique film live de la franchise, avec pour argument la solide réputation que la série inspire aux Japonais (le film a été évidemment très rentable).

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Cela donne de bonnes prédispositions au film, certes, mais implique forcément une déception au visionnage. En termes d’histoire, on s’y attendait, l’œuvre de Matsumoto est simplifiée et raccourcie à l’extrême pour tenir en deux heures de temps. On perd en vol la quasi-totalité du potentiel émotionnel du film, qui part pourtant d’un postulat grave : la terre se meurt, contaminée par de la racaille extraterrestre, et seul le vaisseau spatial Yamato est capable d’aller chercher la technologie permettant de l’assainir. Mais très vite, on s’aperçoit que le réalisateur désigné n’est pas capable d’équilibrer son récit, insufflant de la tension là où il ne devrait pas y en avoir, et inversement. Il y a pourtant du sacrifice, de la prise de risque, de l’histoire d’amour, du drame, mais rien n’arrive à nous toucher malgré les incommensurables baffes spatiales que se prennent le Yamato et son équipage. Peut-être que le cliché est trop appuyé, finalement, mais je préfère me dire que le film aurait eu plus d’impact dans d’autres mains, malgré les lieux communs de l’intrigue.

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Car le réalisateur, Takashi Yamazaki, est avant tout d’un homme des effets spéciaux. Si son film est loin d’égaler les productions américaines, son rendu graphique a tout ce qu’il y a d’honorable et bénéficie d’un bon travail des modélisateurs / animateurs. Les quelques batailles, assez colorées, nous en donnent pour notre argent, et l’on appréciera sans nul doute le style assez rétro du cuirassé Yamato qui n’est pas sans nous faire penser au propre vaisseau d’Albator. Voici probablement ce qui a occupé l’esprit de Yamazaki et a empêché le film d’avoir un peu plus de profondeur, et qui fait de Yamato un divertissement juste passable. Il faut également apprécier le jeu d’acteur japonais qui trempe beaucoup dans l’excessif – mais la mignonne petite bouille de Meisa Kuroki nous fait parfois oublier ce décalage culturel.

Décevant en fin de compte, Space Battleship est néanmoins une aubaine pour les grands amateurs de space opera qui n’ont que rarement l’occasion de se planter devant ce genre de science-fiction. On le regarde pour les yeux, mais pour l’histoire, on se tournera plus volontiers vers le manga d’origine, largement plus développé.

A noter : Steven Tyler, chanteur emblématique d'Aerosmith, a composé et interprété la chanson du générique de fin.

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