Rock : terroristes en cage et saine connerie
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 01/07/2011 (Tags : terroristes terroriste terrorisme etat conseil france paris
Sean Connery et Nicolas Cage doivent pénétrer dans l’enceinte d’Alcatraz pour neutraliser des terroristes dirigés par Ed Harris. Michael Bay cuvée 1996, c’est du lourd !
Avertissement : Dwayne Johnson ne joue pas dans The Rock
Sean Connery a un fusil d'assautAvec le succès du premier Bad Boys, Michael Bay devenait un réalisateur "chaud", mûr pour diriger des vedettes d’un calibre supérieur à Martin Lawrence et Will Smith (oui oui, Will Smith en 1995, c’était surtout un acteur de sitcom). Pour son deuxième long métrage, on lui offrit sur un plateau Nicolas Cage (fraîchement oscarisé pour Leaving Las Vegas), Ed Harris et… Sean Connery. Pour Cage, c’était le début d’une longue collection de films d’action inégaux ; pour Connery, c’était la fin d’une carrière, et l’un des derniers films vraiment décents avant la retraite.
Le général Francis Hummel (Ed Harris) est triste de voir ses soldats négligés par le gouvernement américain. Pour faire entendre son opinion, il prend en otage des touristes venus visiter l’ancienne prison d’Alcatraz ; et histoire de vraiment marquer le coup, il menace de lâcher une arme chimique sur San Francisco. Pour stopper cette double menace, il faut deux hommes : le scientifique lunaire Stanley Goodspeed (Nicolas Cage), spécialiste des machins chimiques, et le prisonnier fédéral John Mason (Sean Connery), le seul homme vivant à s’être échappé d’Alcatraz un jour…
« The Rock » désigne l’île qui abrite la plus célèbre prison du monde. Pas mal de films se sont déjà emparés du lieu pour en tirer
Nicolas Cage a une arme chimiquede bons petits thrillers, parfois inspirés de faits réels : Le prisonnier d’Alcatraz avec Burt Lancaster, L’évadé d’Alcatraz avec Clint Eastwood, Meurtre à Alcatraz avec Kevin Bacon, Mission Alcatraz avec Steven Seagal… Ici, le scénario joue la carte de l’inversion : il n’est pas question de s’échapper, mais de s’introduire dans la prison ; un simple prétexte au bourrinage le plus intensif (il paraît pourtant que Quentin Tarantino a travaillé sur le script – sans doute pour les dialogues !). D’un côté des terroristes prêts à tout, de l’autre des anti-héros forcés de sauver le monde (un chimiste, un taulard), on est en pleine génération post-Die Hard : ça explose, ça castagne, ça vanne copieusement. Michael Bay porte le film d’action à un stade jamais vu à l’époque, en proposant une réalisation épileptique basée sur des plans extrêmement brefs. Sur l’ensemble du métrage, les plans ont une durée moyenne de 2.6 secondes !
Face aux deux stars charismatiques, Ed Harris s’avère quasiment surqualifié pour son rôle de méchant unidimensionnel, donnant des ordres à une brochette de solides seconds couteaux qui complètent efficacement le tableau : David Morse, Michael Biehn, Tony Todd, John C. McGinley… très peu de visages féminins en vue, on nage en
Ed Harris a un téléphone... mal barré !pleine testostérone, et la sous-intrigue consacrée à la vie conjugale de Goodspeed fait figure de formalité. Comme parfois dans les films d’action aux dialogues épicés, la version française se défend honorablement, allant jusqu’à répliquer au mieux l’accent écossais de Sean Connery (« comme chur des roulettes, eschpèche de connard »).
Le producteur Don Simpson, partenaire de longue date de Jerry Bruckheimer, est mort durant la production ; Bruckheimer continuera sa carrière en solo, dans l’esprit de leur collaboration (ces dernières années, on lui doit notamment les séries des Experts et la saga Pirates des Caraïbes).