7/10Pirates des Caraïbes - La malédiction du Black Pearl

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 15/08/2003
Notre verdict : 7/10 - Opération Séduction aux Caraïbes ? (Fiche technique)

Tags : pirates caraibes jack film pearl black disney

Opération Séduction aux Caraïbes ?

Jack Sparrow, pirate de renom, prend la pose du haut de son mât, sur la vigie. Le vide aqueux s'étend à perte de vue, troublé dans son immensité par la seule présence d'une île... Le vent chahute les nippes du pirate, fait voler sa tignasse.

1ère scène : l'embrun, le vent, le scorbut, l'exotisme, l'aventure.

Puis le fier vaisseau que le spectateur devinait sous les pieds du Capitaine Sparrow n'apparaît être qu'une frêle bicoque, prenant l'eau de toutes parts. Jack Sparrow est un pouilleux. Toute la salle se marre.

2ème scène : l'exotisme et l'aventure vont être sérieusement mouillés de comique et de comédie.

En deux scènes la messe est dite. Pirates des Caraïbes débute tambour battant. Les dix premières minutes suffisent à nous faire entrevoir une bonne partie de l'intrigue et tout ce que ce film d'aventure a dans le ventre.
Le capitaine Norrington écume les flots en compagnie du gouverneur Swann. Par une nuit brumeuse, les britanniques vont tirer un enfant d'une épave encore fumante. Le rescapé porte au cou un médaillon à tête de mort. La fille du gouverneur, Elizabeth, le lui arrache afin de lui sauver la vie. Enfant ou non, les soldats de Sa Majesté ne plaisantent pas avec les pirates.
Huit ans plus tard, le capitaine Norrington est promu commodore, le jeune rescapé, Will Turner est devenu armurier et tout deux soupirent après la belle Elizabeth, inaccessible pour l'un comme pour l'autre. C'est sans compter sur l'arrivée du Capitaine (c'est important) Jack Sparrow, pirate-bouffon de son état. Rajoutez à cela un médaillon maudit qui attire la mort plus sûrement qu'une femme sur un bateau, mort personnifiée par le légendaire et terrifiant Black Pearl, vaisseau fantôme conduit par un équipage de morts-vivants et vous pouvez balancer votre boussole par le fond car vous savez désormais où ce film va vous conduire.

C'est dit : Pirates des Caraïbes est un film plus que correct mais sans surprises. La réalisation est presque sans défaut. Tout y est, rythme, costumes et décors adéquats, plans intelligents voire audacieux, et une dose d'effets spéciaux non négligeables relativement bien intégrés au film.
Pourtant, pourtant... si le scénario est dans les grandes lignes tout à fait honorable, sa mise en scène ne permettra pas à Pirates des Caraïbes de rester dans les mémoires avinées au rhum comme un grand film, à l'inverse de l'incroyable Pirates de Polanski. C'est tout d'abord que Pirates des Caraïbes manque de panache. La réal a beau être ultra léchée, Gore Verbinski n'a pas pris de gros risques, sacrifiant l'exercice artistique sur l'autel du blockbuster. Dans le même ordre d'idée, si Orlando Bloom et
Keira Knightley n'en sont plus à leurs premières planches (ahéhé... pirates... planche), leur jeu d'acteur est négligé au profit d'un Johnny Depp somme toute moins flamboyant que dans Sleepy Hollow.

Pirates des Caraïbes reste donc un bon film, ses eaux cristallines vous laisseront en bouche le sel de l'aventure, bouche crispée par les punchlines et autres fanfaronnades de l'ami Depp... pour une soirée divertissante, sans plus.