7/10Cash

/ Critique - écrit par riffhifi, le 24/04/2008
Notre verdict : 7/10 - Cash-Cash (Fiche technique)

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Un polar à l'ancienne, avec intrigue à tiroirs et casting de stars. Sans être à proprement parler génial, c'est mieux que ça en a l'air.

L'affiche et la bande-annonce faisaient penser à Ocean's eleven. Ou plus exactement, à une resucée franchouillarde approximative de Ocean's eleven (une série qui s'est d'ailleurs essoufflée dès son deuxième épisode malgré la présence aux commandes d'un Steven Soderbergh). Soulagement : Cash est plutôt taillé dans le bois des films policiers français des années 70, et ce qu'il perd en fantaisie, il le gagne en solidité.

Cash (Jean Dujardin) est surveillé de près par l'inspecteur Molina (Valeria Golino). De si près, à vrai dire, qu'elle finit par s'allier avec lui et sa bande. Mais ne cherche-t-elle pas plutôt à coincer le roi des criminels Maxime (Jean Reno) ? Et Cash, son but est-il de venger son frère (Clovis Cornillac) flingué l'an dernier ou de séduire Garance (Alice Taglioni) ? Si vous n'avez rien compris, dites-vous pourtant qu'on ne vous a pas encore parlé du vieux François (François Berléand), du chef Barnes (Ciaran Hinds) ni des inspecteurs Leblanc et Lebrun (Hubert Saint-Macary et Jocelyn Quivrin) qui gravitent eux aussi dans le coin...

Billard-tabac
Billard-tabac
Dujardin, s'il peut agacer en Braïce de Naïce ou en tête d'affiche supposément désopilante de toute autre comédie lourdingue, s'avère généralement un acteur très satisfaisant lorsqu'il enfile un rôle décemment écrit et se voit entouré d'une distribution convaincante. Ici, il confirme son statut de Belmondo des temps modernes (une filmo équitablement divisée entre les films sympatoches, les vrais bons films et les bouses sidérales) en incarnant un arnaqueur plein de bagout et de charme, embrigadé dans une affaire qui le dépasse. Le ton est bien moins couillon que ce que la promo du film laissait supposer, et la part belle est laissée à une intrigue emberlificotée à souhait, patiemment tressée par le scénariste-réalisateur Eric Besnard (précédemment scénariste du Convoyeur et du Nouveau protocole). Les rebondissements de scénario en viennent même à s'enchaîner avec un tel entrain qu'arrivé à quelques minutes de la fin du film, le spectateur est bien en peine de déterminer qui veut enfler qui, et quelles sont les alliances et les trahisons en jeu... Heureusement, les dernière secondes dissipent toutes les question qui restaient en suspens, avec une économie de moyens appréciable.

Golini ou Tagliono ?
Golini ou Tagliono ?
Paradoxalement, on se prend à regretter par moments que le film ne soit pas plus fun, plus comique ; le rythme ne trépide pas toujours, et le professionnalisme incontestable des acteurs (Jean Reno paraît fatigué néanmoins) ne suffit pas à masquer le manque d'expérience de Besnard à la réalisation. Les écrans multiples et autres arrêts sur images ne parviennent pas totalement à faire du film le divertissement enlevé et pétillant souhaité. Mais l'ensemble reste d'un bon niveau, et laisse espérer que Besnard parvienne à nouveau à réunir un aussi beau casting autour d'un projet qu'il maîtrise un poil mieux.