2/10Blueberry, l'expérience secrète

/ Critique - écrit par CBL, le 02/03/2004
Notre verdict : 2/10 - Passionnant... (Fiche technique)

Tags : blueberry film kounen jan western dvd jean

Passionnant...

Il était une fois un dessinateur très doué appelé Jean 'Moebius' Giraud. Sa bande dessinée phare met en scène un personnage assez extraordinaire, le célèbre Marshall Blueberry. Un jour, deux producteurs facétieux (Thomas Langmann et Ariel Zeïtoun) se sont dit : on va acheter la licence et produire un grand western à l'américaine.

Ils ont choisi Jan Kounen pour faire leur film, un réalisateur assez barré qui a déjà fait ses preuves et qui a un style bien à lui. Il est parti aux Etats-Unis faire des recherches sur le shamanisme, le thème central du film. Eh oui, car le jeune Blueberry a été recueilli par des indiens après une malheureuse aventure et il a des liens très forts avec cette communauté. Donc il devra jouer sur deux tableaux : protéger les indiens d'un côté et être Marshall de l'autre, ce qui est magnifiquement mal montré dans le film. C'est Vincent Cassel, un vieil ami de Jan, qui fera le ténébreux Blueberry dont le nom n'est au passage pas prononcé de tout le film car on l'appelle Mike. Mais revenons à mon histoire. Kounen s'est tellement passionné pour le sujet qu'il a fait un documentaire sur le shamanisme et qu'on a l'impression que Blueberry est un autre documentaire sur le shamanisme.

En effet, si vous vous attendez à un scénario intéressant, à de grandes scènes d'action et des duels farwestiens, restez tranquillement chez vous et revoyez un ou deux Sergio Leone. Comme son nom l'indique, ce film est une expérience qui est restée bien secrète pour la plupart d'entre nous étant donné que la majeure partie est un trip mystique sous acide renforcé à grands coups d'images 3D certes magnifiques mais profondément ennuyeuses quand on s'en tape un bon quart d'heure d'affilée. Je passe sur les métaphores ridicules avec les aigles, le nombre incroyable de scènes et de plans inutiles, l'incitation à la prise de stupéfiants et d'alcool, la nullité des dialogues... On sent d'ailleurs que Vincent Cassel a voulu s'imprégner à fond de son rôle vu son air défoncé pendant les trois quarts du film. Michael Madsen et Juliette Lewis sont sous-utilisés et même les scènes de saloon manquent de charme.

Bien sûr, on pourrait sûrement parler des heures du côté philosophique du film s'il existe vraiment au-delà de l'éternel combat côté clair / côté obscur de la force mais je n'en vois pas l'utilité car ce film est creux du début à la fin. J'en ai retenu deux choses : la beauté des paysages et une très bonne bande sonore. Si vous cherchez un film psychédélique très réussi, allez voir Las Vegas Parano mais oubliez cette superproduction.