Serial noceurs
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 10/08/2005 (Tags : film serial noceurs comedie cinema cleary owen
John Beckwith (Owen Wilson) et Jeremy Grey (Vince Vaughn), deux médiateurs de divorces, passent leur temps à s'incruster dans des mariages pour séduire intelligemment des minettes peu scrupuleuses. A la réception d'une des filles du secrétaire général du Trésor Public (Christopher Walken), John tombe sous le charme de Claire (Rachel McAdams)...
Un histoire générale mince et prévisible ne veut pas forcément dire ennui et mauvais film. Serial Noceurs (Wedding Crashers en VO) en est la preuve. A base de nombreux gags, de dialogues savoureux et d'une romance crédible, le troisième long métrage de David Dobkin (Clay Pigeons, Shangaï Kids 2) mérite amplement son statut de succès de l'été 2005 aux États-Unis (avec déjà plus de 120 millions de dollars de recette pour un budget de 40).
Le casting, tout d'abord, est parfait. Vince Vaughn et Owen Wilson, qui avaient déjà tous les deux travaillés avec le réalisateur, se retrouvent ensemble pour donner une paire de potes destinées à marquer. Vaughn, apprécié auparavant dans Back To School, Dodgeball et Be Cool, trouve ici son meilleur rôle où il libère tout son potentiel comique. Ses attitudes, sa manière de débiter les dialogues et son charisme sont souvent à la base de nombreux rires. Wilson, qui a lui fait ses preuves dans Shangaï Kid, Zoolander ou encore Starsky & Hutch, excelle plus dans le sentimental que dans le comique. Armé de son regard bleu transperçant et accompagné par l'interprétation charmante de Rachel McAdams (bien plus séduisante ici en brune qu'en blonde dans The Hot Chick, Lolita Malgré Moi et N'oublie Jamais), il donne un intérêt rare à une relation amoureuse surfaite au cinéma. Pour ce qui est du reste, Christopher Walken est impeccable en père qui en impose, Jane Seymour (Dr Quinn) joue facilement la mère excitée sexuellement et Bradley Cooper (Will dans Alias) est brillamment insupportable en « méchant » petit ami.
Les gags et les dialogues humoristiques, ensuite, souvent vulgaires, à base de quiproquos et d'un comique de situation, même s'ils ont des degrés de percussion variables, atteignent parfois vigoureusement l'objectif de nous faire rire, comme notamment la scène de dîner en famille et la scène de sexe de nuit, qui devraient logiquement s'imposer comme des classiques. En outre, la Guest de Will Farell ne laissera pas indifférent les fans de Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy.
Mais si Serial Noceurs est souvent drôle, il ne faut pas oublier que c'est aussi une comédie sentimentale. En effet, si l'immoralité du début du film rappelle les travaux des frères Farelly, le film de Dobkin choisit comme ces derniers de ne pas pousser le bouchon trop loin. Ainsi, et c'est sans grande surprise, toute critique du mariage et de l'engagement sera au final rangée au placard pour laisser place aux amours véritables. Seulement, à la différence de nombreux autres films du genre, ce scénario sentimental est sympathique, tendre et surtout crédible. Bien sur, on a droit à la déclaration amoureuse finale devant un grand nombre d'individus (pas si niaise d'ailleurs), mais peu importe, Owen et Rachel sont si convaincants qu'on s'en fiche.
Grâce au jeu de la paire Wilson-Vaughn et aux scènes et phrases cultes qui y sont liées, comme la très second degré « tu sais, comment ils disent: on utilise que 10% de nos cerveaux? moi je pense qu'on utilise que 10% de nos coeurs » ou encore « tu fermes ta gueule quand tu me parles », Serial Noceurs remplit honorablement sa fonction humoristique. Ensuite, grâce à l'interprétation du couple sentimental, le film s'en sort plutôt bien avec sa romance téléphonée très classique.