Be cool
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 23/03/2005 (Tags : cool siege bebe poussette auto film lit
Be Cool, titre pas très loquace, s'affiche suite du Get Shorty (1995) de Sonnenfeld. Un trait de caractère qui n'en fera certainement pas un blockbuster, étant donné les timides résultats de son ancêtre malgré son degré de qualité, mais les auteurs ont, rassurez vous, trouvé un bon moyen de le vendre. Quoi de mieux que de réunir une nouvelle fois à l'écran un couple mythique du cinéma, tel Richard Gere et Julia Roberts pour Just Married ou Presque ? Travolta retrouve donc Thurman, pour jouer et pour danser, autant aller jusqu'au bout, dans cette petite comédie noire qui a tout pour être cool (et qui a surtout de quoi se vanter d'avoir un très très beau casting)...
Tommy Athens (James Woods) se fait dessouder juste sous les yeux de Chili Palmer (John Travolta), non sans lui avoir révélé l'identité de sa grande découverte musicale : Linda Moon (Christina Milian), potentielle star atomique de la scène musicale, soumise au ridicule contrat de Nicki Carr (Harvey Keitel). Gavé du cinéma, Chili y voit une opportunité pour se lancer à corps perdus dans le monde de la musique, avec l'aide d'une pro du milieu, madame Edie Athens (Uma Thurman). Problèmes : Nicki n'a pas l'intention de lâcher sa protégée, la boite d'Athens doit un monstrueux paquet de fric à un mi-gangster mi-papa poule, et les meurtriers de Tommy ne comptent pas laisser traîner de preuves ou de témoins gênants...
Exit Renée Russo et Gene Hackman, et bonjour à... Fiuuuuu... un paquet de monde. Seul Travolta demeure en tant que Chili Palmer ex-prêteur sur gages, et Danny de Vito juste engagé pour trois répliques et deux affiches. Pour pas qu'ils attrapent froid sur l'affiche, et qu'ils aient l'air cool, les producteurs ont donc mis la main à la poche : The Rock en second emploi (un garde du corps gay, inénarrable), Christina Milian en mini-jupe, Uma Thurman pour la référence à Tarantino (qui est déjà franchement poussé sur certains aspects), Vince Vaughn pour la crétinerie, et James Woods à la figuration. Avec un tel casting, ça tourne donc rapidement au pugilat d'éloquence, Cedric the Entertainer et Vince Vaughn en tant que favoris. Pour ceux qui n'ont pas vu Get Shorty, je rappelle le principe : Chili Palmer a la classe, et Chili Palmer sait tout. Le genre de type qui peut bien cogner, quand les mots sont inutiles. Et le genre de type qui peut bien parler, quand il le faut. Maintenant qu'il est producteur de cinéma, milieu déjà pas franchement transparent, monsieur souhaite faire dans la musique (d'où Millian), milieu encore moins transparent. Conséquence : une suite inattendue, luxueux petit fac-similé du premier à quelques tournures près, principalement identifiable par la reprise des éléments marquants (la plupart humoristique) de Get Shorty. Presque jusqu'à refourguer les mêmes situations, à la différence que Be Cool fait dans la masse : Ce n'est pas un gars qui attend Chili Palmer dans son salon, mais plusieurs. Normal, quand il s'agit de mafieux russes un peu neuneus et d'une bande de gangstas complètement miteux. Si le premier défaut du film pourrait être son attachement trop profond avec sa source, son deuxième serait certainement sa durée. Deux heures, oui, pour un film qui aurait pu facilement tenir debout avec une demi-heure en moins.
Be Cool se montre peut-être trop proche de Get Shorty, ce qui aura certainement de quoi décevoir un peu ceux qui ont l'immense honneur de connaître Chili Palmer. A voir néanmoins, pour le numéro de ce joli bouquet d'acteurs qui affichent une cool attitude très sympathique, et pour la composition comique d'un The Rock à la limite de l'hilarant.