The One
Cinéma / Critique - écrit par Ange40ch203, le 16/08/2010 (Un sous-Matrix mélangeant Sliders et Highlander, sortant de la catégorie nanar grâce aux talents martiaux de Jet Li assisté par ordinateur.
Et si on découvrait un passage vers des mondes parallèles ? Et si chaque version d'une même personne se partageait de l'énergie quand l'un d'eux mourraient ? Et si le scénario empruntait aussi bien à Sliders qu'à Highlander (There can be only one) ?
Dans une de ces réalités alternatives, Dwayne "The Rock" Johnson tiendrait le rôle principal. Mais dans la nôtre, il préféra être un roi (scorpion) dans Le Retour de la Momie, c'est donc Jet Li qui exploite ses talents d'artiste martial dans The One (Il rencontrera d'ailleurs lui aussi la momie dans le troisième épisode). Jet Li entamait alors sa carrière internationale avec L'Arme fatale 4, suivi du shakespearien Roméo doit mourir. Dans l'ombre de ses deux succès commerciaux, Le baiser mortel du Dragon et The One furent des échecs relatifs, mais ils contribuèrent à la popularité de Jet Li en tant que star internationale d'action.
Un contre unGabriel Yulaw (Jet Li) est un ex agent chargé de faire régner l'ordre dans le multivers, mais après avoir tué un de ses doubles, il s'est mis en tête de tous les tuer. Pourquoi tant d'acharnement ? Car à chaque mort, il devient plus fort et il ne lui reste bientôt plus qu'un dernier meurtre pour devenir l'unique. Il est poursuivi par deux agents, son ancien partenaire Roedecker (Delroy Lindo, déjà aux côtés de Jet Li dans Roméo Must Die) et la nouvelle recrue Funsch (Jason Statham), alors qu'il est sur la piste de son alter ego flic Gabe Law (encore Jet Li, pour celui qui ne suit pas au fond). La force surhumaine que partage ce dernier avec son ennemi intime donnera lieu à des combats épiques. Semer des voitures en courant, utiliser des motos pour donner des baffes à des flics, l'orgie visuelle lorgnera souvent vers les pérégrinations de Néo (aussi connu en anglais sous le sobriquet The One).
Ce film d'action bouillon de culture fantastique est une des répliques du séisme Matrix. Depuis ce dernier, les effets spéciaux, les ralentis et autres bullet times ont été suremployés pour le meilleur et pour le pire. Ici, le scénario décrivant des surhommes justifie quelque peu ce traitement graphique,
Trinity ?à moins que ce ne soit le contraire ? Le film est assez vide d'émotions et d'humour, seules les photos des victimes de Yulaw, avec un Li surfeur ou rasta, feront rire d'autre choses que du côté nanar omniprésent.
L'intérêt principal du film, les longs combats mettant en place les styles différents des deux alter ego, sont rendu possible par un double de Jet Li masqué de vert. Ces joutes sont lisibles et précises, comme d'habitude grâce aux chorégraphies de Corey Yuen. Ce vieux de la vieille, qui était déjà dans le métier pour Drunken Master, a suivi Jet durant ses début internationaux, puis Statham pour les Transporteurs. Il s'agit d'ailleurs d'un des premiers rôles dans un actioner pour Statham, après ses collaborations avec Guy Ritchie (Arnaques, crimes & botanique, Snatch). Les deux acolytes se retrouveront en tête-à-tête dans Rogue avant de rejoindre le casting suintant la testostérone de The Expendables.
The One est construit comme un jeu vidéo, avec ses différents niveaux, la prison, l'usine désaffectée ou encore l'hôpital (le même que celui de la série Scrubs !), sa bande-son nu métal sur toutes les séquences de combats et malheureusement, un scénario assez mal écrit comme n'importe quel jeu de baston. S'il ne peut rivaliser avec son maître Matrix, The One reste assez explosif pour plaire aux accros d'action et de science-fiction en manque d'une nouvelle dose.
C'était bien la première à gauche ?