Le Transporteur
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 23/10/2002 (Attention, elle va partir celle-là !
Règle numéro 1 : Ne jamais poser de questions. Règle numéro 2 : Ne jamais ouvrir le colis. Règle numéro 3 : Ne jamais au grand jamais à aucun prix sans exception briser les règles 1 et 2. Avec un concept comme celui-là, on s'attend à tout, et principalement au pire. Ouch, en plus c'est une production Besson, ce qui exclut d'ores et déjà la catégorie chef-d'oeuvre (si ça c'est pas un à priori de tueur). Plus sérieusement, disons que Le Transporteur est un croisement improbable entre un Taxi ricain et un Romeo Must Die dans sa forme la plus épurée, ce qui nous amène à croire qu'on ne va pas beaucoup réfléchir cette fois non plus.
Frank (Jason Statham) est un transporteur. Son rôle : amener le colis en temps et en heure à l'endroit indiqué, qu'importe le bagage et la distance. Et pour éviter tout problème, il suit scrupuleusement les règles: pas de question, pas de nom. Mais les choses se gâtent subitement. Par un concours de circonstances, il découvre la nature de son nouveau colis : une jeune chinoise ficelée et pliée en quatre dans un sac...
Dans la catégorie bourre-pifs occidentaux, je vous présente Jason Statham, acteur britannique longtemps cantonné aux rôles peu physiques (enfin pas aussi physiques que le présent film). Statham, c'est avant tout une gueule, un visage patibulaire crédible aussi bien en justicier qu'en gros méchant, surtout si le rôle touche un peu des deux mondes. Frank, le transporteur, est à cette image. Au volant d'une Mercedes noire lustrée et resplendissante, en costard tout aussi sombre coupé sur mesure, se retrouver juste à côté de lui à un feu rouge n'est pas pour rassurer. Le travail, c'est le travail, sérieux et efficacité sont plus que nécessaires. Car dès que les embrouilles se pointent, il vaut mieux rester concentré. Ce que nous montre l'intro du film, une séquence très Taxi à plein régime dans les rues du sud de la France, à grands coups de dérapages contrôlés et de tôles (de voitures de flics) froissées. Et des scènes d'action, Le Transporteur en a. Des pas piquées des vers si vous voyez ce que je veux dire, efficaces, rythmées, violentes, et surtout, surtout, pas crédibles. La puissance visuelle côtoie parfois le ridicule, mais le divertissement doit parfois aussi en passer par là. Alors disons que sur l'action, on n'est pas volé. Côté scénario, ça devient déjà autre chose. Outre l'intrigue relativement maigre et parfois assez floue, les stéréotypes du genre sont brodés directement à la corde, en travaillant à laver Frank de tous ses vices, et surtout laisser la police à l'écart. Quoi de mieux alors qu'un vieux flic fin comme un renard, blasé comme un Derrick, et très très compréhensif.. ?
Le Transporteur ne cherche pas à cacher quoi ce soit. Oui, le scénario est presque aussi mince qu'un Mikado. Oui, les personnages ne sont pas très fouillées et ont parfois des comportement surprenants. Et oui, l'intérêt principal (et peut-être le seul) réside dans les scènes d'action, percutantes et bien menées. Sympathique, si rien de plus n'est attendu.