7/10Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou

/ Critique - écrit par Filipe, le 13/10/2005
Notre verdict : 7/10 - Top modèle ! (Fiche technique)

Tags : wallace gromit film lapin garou animation mystere

Le Mystère du lapin-garou est le premier long métrage mettant en scène les célèbres personnages de pâte à modeler Wallace et Gromit. Nick Park, leur créateur, ne leur avait en effet accordé que trois courts métrages auparavant : Une grande excursion, Un mauvais pantalon et Rasé de près (les deux derniers ayant par ailleurs remporté l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation, respectivement en 1994 et 1996). Il aura fallu cinq ans d'efforts ininterrompus pour que les studios Aardman et DreamWorks Animation offrent enfin un successeur à l'inénarrable Chicken Run : une collaboration qui offre enfin la possibilité à Wallace et son célèbre animal de compagnie d'entreprendre, une bonne fois pour toutes, de véritables carrières d'acteur.

Nous retrouvons donc nos deux compères à la tête d'une entreprise spécialisée dans la protection contre les nuisibles. Wallace a mis au point une machine permettant de les capturer vivants les lapins en liberté. Et il faut bien avouer qu'à quelques jours du grand concours annuel de légumes géants, alors que les lapins se font de plus en plus nombreux et que la tension monte au sein des participants, les affaires de Wallace et Gromit n'ont jamais été aussi florissantes.

Souhaitant à tout prix épater l'une de ses clientes, Lady Tottington, Wallace décide alors de soumettre les lapins récemment capturés à une expérience scientifique, visant à leur faire oublier leur appétit pour les légumes. Malheureusement, l'expérience tourne mal. Dès le lendemain, un lapin-garou terrorise le voisinage en s'attaquant à ses sacro-saints potagers. Lady Tottington se tourne alors vers les deux spécialistes en la matière et leur demande d'appréhender ce monstre d'un nouveau genre.

La plus grande prouesse réalisée par Nick Park et les siens réside à coup sûr dans l'écriture d'un véritable scénario de long métrage (après ne s'être consacrés qu'à des épisodes de moins d'une demi-heure). Avec une telle densité, il va sans dire que les quatre-vingt-cinq minutes de ce récit filent à une vitesse déconcertante. Entre les inventions folles de Wallace, les grimaces de consternation de son chien et la manière dont est ensuite détourné le mythe du loup-garou, le scénario fourmille d'idées saugrenues. La qualité de l'animation est toujours aussi impressionnante. Ce n'est plus vraiment une surprise. Que dire de la minutie avec laquelle chaque petit détail semble avoir été mis au point ? La technique dite d'image par image est identique à celle employée pour les épisodes précédents (ainsi que pour les Noces Funèbres de Tim Burton, le véritable adversaire de nos deux héros), mais si les studios Aardman disposent aujourd'hui de ressources plus confortables qu'autrefois, ce quatrième épisode conserve cet aspect artisanal qui faisait le charme de ses prédécesseurs. Les imperfections de peau, par exemple.

Comme à son habitude, Nick Park se permet quelques pointes d'humour tendrement corrosives à l'égard de la société anglo-saxonne et de ses valeurs. Dès son entame, il fait de son film une brillante parodie des films d'horreur à petit budget autrefois réalisés par Terence Fisher au profit de la Hammer. Au-delà des références évidentes faites à Frankenstein et King King, le film n'en demeure pas moins pétri d'optimisme et farci de bons sentiments. Tout est bien qui finit bien, comme dirait l'autre. L'amitié qui unit nos deux héros est à nouveau au coeur de cette aventure. L'amour y occupe une place prépondérante. Ses enseignements tournent irrévocablement autour du don de soi-même, illustré par un certain nombre de numéros de haute voltige, de la solidarité, du respect d'autrui et de la nature. Pour reprendre les propos de Nick Park, "Wallace et Gromit et le Mystère du lapin-garou est devenu le premier film d'horreur végétarien de l'histoire du cinéma". Pour toutes ces rasions, il gagne bien évidemment à être visionné en famille.