Pas si simple
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 06/01/2010 (Tags : simple scarlett film william castel lucie comedie
Meryl Streep, Alec Baldwin et Steve Martin sauvent de leur présence une gentillette comédie romantique, dont la seule (relative) originalité est d'aborder le thème des familles tardivement recomposées.
La réalisatrice Nancy Meyers présente plus d'un point commun avec Nora Ephron. Outre leur prédilection avouée pour les comédies romantiques, elles ont toutes deux fait tourner Meryl Streep cette année, et chacun des deux films a valu à l'actrice une nouvelle nomination aux Golden Globes (elle les collectionne). Si Julie & Julia s'écartait de la romance pour narrer une double biographie, Pas si simple s'inscrit de façon assez formelle dans la tradition hollywoodienne de la "comédie
Alec au pain d'abordde remariage", avec le twist de l'âge des protagonistes : ils ont la soixantaine, et des enfants ayant tous dépassé la vingtaine. Récemment, Last chance for Love abordait avec douceur et Dustin Hoffman le sujet de l'amour après la cinquantaine ; Nancy Meyers préfère la voie de la comédie de situation, avec gentil vaudeville et embarras familiaux.
Jane (Meryl Streep, 60 ans comme la réalisatrice) est divorcée de Jake (Alec Baldwin, 51 ans mais supposé en avoir 58 dans le film) depuis dix ans. Leurs trois enfants ont vu le papa épouser une jeunette affublée d'un insupportable gamin, et le couple s'apprête à leur faire un nouveau demi-frère ou demi-sœur). Passant une soirée ensemble à l'occasion de la remise de diplôme de leur fils cadet, Jane et Jake tombent dans les bras l'un de l'autre, et se redécouvrent une tendresse réciproque. La divorcée doit-elle succomber à la tentation de renouer avec son ex, ou plutôt se tourner vers son architecte Adam (Steve Martin, 64 ans), qui lui fait de timides avances ?...
Rien de bien surprenant dans le déroulement de l'intrigue, qui voit le cœur de
Steve au vin aprèsl'héroïne balancer entre le connu et l'inconnu, le débonnaire et le réservé, mais aussi entre la solitude et l'engagement. En revanche, la prestation des acteurs s'avère réjouissante, bien que Steve Martin soit un peu trop laissé sur le carreau par le couple Streep-Baldwin. Dans son rôle tout en retenu, aux antipodes des excités qu'il a l'habitude de jouer, il se fait voler la vedette par l'imposant frère Baldwin, qui a bien triplé de volume depuis le Beetlejuice de 1988. La surprise du casting, émergeant au milieu d'une galerie de seconds couteaux transparents, est le rigolo John Krasinski, vu dans la série The Office US mais également dans les films Jeux de dupes et Away we go ; dans son rôle de futur beau-fils désireux d'éviter les pots cassés, il insuffle occasionnellement à l'ambiance la cocasserie qui lui fait globalement défaut.
Pas si simple est donc, malgré son titre, une application peu compliquée de formules toutes faites, heureusement pimentée de la présence d'acteurs trop bons pour se contenter de ce scénario superficiel, égrenant quelques vérités prévisibles entre deux déclarations d'amour à l'adresse de la pâtisserie française.