6.5/10Quantum of Solace

/ Critique - écrit par Nicolas, le 02/11/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Green day (Fiche technique)

Tags : bond james quantum film solace greene omega

James Bond revient une nouvelle fois sous les traits de Daniel Craig, mais désormais sans Martin Campbell. A la place, Marc Forster, ce qui ne devrait pas être plus mal.

Déterminé à démanteler l'organisation qui a conduit Vesper à le trahir, James Bond (Daniel Craig) se lance sur la piste de Dominic Greene (Mathieu Amalric), personnage influent de la géopolitique mondiale et grand écologiste. L'homme cache un grand secret, qui ne semble pas inquiéter les autorités américaines et britanniques. C'est donc sans l'aval de ses supérieurs que Bond doit découvrir la vérité...


Quantum of Solace reprend là où Casino Royale s'était arrêté, à quelques unités de temps près. Bond a donc attrapé Mister White, l'unique lien avec l'organisation qui a conduit Vesper à le trahir et à finir noyée au fond d'une cage d'ascenseur d'un immeuble en morceaux. Dès ces premiers instants, le ton est donné : James Bond va jouer de l'explosion, et vous en aurez pour votre argent si c'est ce que vous veniez chercher. Marc Forster, réalisateur aux genres très vastes, est absolument ravi de ce que l'on lui remet entre les mains. Il filme caméra à l'épaule les multiples scènes d'action toutes plus spectaculaires les unes que les autres, fait en sorte qu'elles durent un maximum de temps, ralentit un peu pour développer l'intrigue, puis repart de plus belle dans un feu d'artifice d'action. Plastiquement, Forster assure, même si le style branchouille des scènes d'action, un peu fouillis, ne plaira pas forcément à tout le monde. Au moins, le traitement fait plus crédible, et on donnerait presque notre aval hautement scientifique aux nombreux coups de chance de Bond qui survit même ouvrant son parachute dans les dernières dizaines de mètres. Bref, ça dépote un max, ça castagne dur, et ça détruit beaucoup de choses sur son passage, James Bond 2008 donnera dans la violence et le détachement.
Ce qui nuira inévitablement au scénario. Quantum of Solace nous refourgue les vieux poncifs de la franchise sans pour autant s'en rendre compte. Bond va donc désobéir à ses supérieurs, être traqué, rencontrer des nanas, et les fourrer dans son lit en moins de temps qu'il ne faut pour déplier les draps. Certes, l'intrigue nous offre quelques éclaircissements sur les zones d'ombre de Casino Royale, mais est-ce bien suffisant ? Pourquoi ne pas avoir approfondi les débuts de réflexion géopolitique et donner un vrai volume au méchant de l'histoire, certes très correct, mais un peu stérile et peu dangereux en apparence ?
Le film va à l'essentiel, c'est vrai, mais est-ce un mieux ? A notre bénéfice, Bond gagne quelques traits de caractère supplémentaires, moins regardant sur les pertes humaines et plus égoïste qu'il ne l'a jamais été. Un trait d'union entre Daniel Craig et la période Connery / Moore ? Peut-être. Pestons néanmoins contre le traitement infligé aux James Bond Girls, la première étant une archiviste d'un caractère à peine plus trempé que mon chat (la blanche colombe Gemma Arterton), l'autre faisant dans le minimum syndical de l'habituelle vengeance familiale.
Daniel Craig est au moins aussi bon que dans Casino Royale, son œil patibulaire et sa petite grimace de sourire vont à merveille au Bond qu'il est devenu. L'univers de violence lui sied à ravir, et donne la possibilité à Craig de livrer une composition un peu ambiguë, entre vengeance et devoir. Mais la bonne petite surprise vient de Mathieu Amalric, capable de faire le méchant rien qu'en plissant les yeux. Pas de caractéristique physique identifiable, comme tout bon méchant de James Bond qui se respecte, juste un torse poilu et un regard pas commode suffisent. Dommage que les deux hommes ne s'affrontent que trop rarement. Quant aux filles, seule Olga Kurylenko (Hitman, Max Payne) a quelque chose à se mettre sous la dent, et encore, ce n'est pas Byzance.

Un épisode en dessous de son prédécesseur sur la globalité, même si d'un point de vue action, Quantum of Solace reste très impressionnant et plutôt divertissant. Le scénario ne tient malheureusement pas toutes ses promesses, et l'on reste désolé de voir James Bond se confronter à quelques girls bien loin du charisme intellectuel de Vesper Lynd. Mathieu Amalric réussit avec mention son passage chez les méchants bondiens.