Hitman
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 22/01/2008 (Tags : hitman jeux interactive xbox nintendo edition agent
Un Olyphant dans un magasin de porcelaine.
47 (Timothy Olyphant) est un tueur à gages, un vrai, un de ceux qui ne se laissent pas arrêter ou surprendre. Son prochain contrat : Bellicof, candidat populaire aux élections russes, à qui il loge une balle en pleine fosse nasale. Quand le politicien ré-apparait miraculeusement sur les écrans de télévision, indemne, tout s'accélère : traqué par sa propre organisation et par Interpol, 47 va devoir faire la lumière sur cette affaire, et faire couler le sang...
" C'est juste une toute petite araignée..."Dans le cadre de notre très célèbre série "j'adapte un jeu vidéo en film et je me vautre comme une grosse truie défoncée aux amphets", nous allons aujourd'hui apprendre un nouveau terme : "erreur de casting". Partons d'un personnage synthétique, crâne rasé, code barre sur la nuque, regard vif et glacial, muscle contracté, sang-froid freshmaker en toute situation, en résumé le tueur implacable. regardons le résultat à l'écran : Timothy Olyphant. Un benêt qu'on verrait davantage dans une comédie musicale ou dans une guimauve romantique classique que dans un film d'action. Ils auraient pris Mike Myers, ça n'aurait pas été pire (enfin si, mais il faut parfois faire dans le sensationnalisme et marquer son désarroi). Impossible de le comparer au bonhomme affiché sur les jaquettes du jeu vidéo, impossible de croire une seule seconde que ce type est un tueur froid et méthodique, même si Xavier Gens, le réalisateur, tente par tous les moyens de dresser des parallèles avec son modèle (comme des plans vus de dos, pour simuler le gameplay du jeu). Un bon parallèle aurait pu être de coller un tant soit peu à l'histoire de la série, mais visiblement cela était encore trop demander. 47 devient membre d'une organisation de tueurs entraînés dès la naissance, et se bat pour élucider les zones d'ombre d'un contrat foireux. Enfin, je crois, la lisibilité n'était pas non plus dans le cahier des charges, à la différence de la "nana à poil qui sert à rien" qui, elle, a été pas mal rentabilisée. A côté de tout ça, et bien, ça tire et ça explose un peu n'importe comment, histoire d'atteindre le minimum syndical de scènes d'action que l'on pourrait attendre d'une production Besson (car oui, c'est une production EuropaCorp !). Une bien belle façon de perdre son temps.
Les fans du jeu, pour autant qu'il y en ait, vont se tordre de douleur et convulser frénétiquement au cours de la séance. Hitman, le film, n'a non seulement rien à voir avec l'histoire et la problématique du jeu, mais de plus, transpose un personnage de pixel froid et charismatique en Timothy Olyphant, une bonne blague quand on constate à quel point le bonhomme est à la ramasse, dans son interprétation comme dans sa condition physique. Allez Xavier, tu as une deuxième chance avec ta boucherie annoncée (Frontière), ne la foire pas.