8/10Orgueil & préjugés

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 17/01/2006
Notre verdict : 8/10 - Prejudice social, fierté morale (Fiche technique)

Le visage de la grâce a un nom : Keira Knightley. Orgueil et préjugés, l'adaptation du roman de Jane Austen, sublime la jeune actrice anglaise. A partir d'une histoire plantée au XVIIIe siècle, le réalisateur Joe Wright met en scène une romance impossible aux proies à des incertitudes, des prétentions et des parti pris. Le rang social constitue-t-il un obstacle insurmontable à l'amour ? Le bonheur n'existe-t-il que dans la richesse ?

Avec délicatesse et grandeur, le film plonge intimement le spectateur en compagnie d'Elizabeth Bennet. Cette jeune femme dotée d'une majestueuse beauté et d'une rare intelligence avance dans sa jeunesse avec ses questions, sa fierté familiale et personnelle. Au moment de se trouver un mari pour fonder sa vie, elle va apprendre à comprendre son coeur et ses désirs de future femme.

Emmenés par une virtuosité de réalisation et de somptueux paysages de campagnes, Orgueil et préjugés est une joie pour les yeux. Les scènes de danse et les nombreux enchaînements visuels sont éblouissants. Cadencé par un humour tendre et généreux, le long métrage ralenti parfois pour s'insérer plus profondément dans l'union avec son héroïne. Au travers de la figure divinement expressive de Knightley, on s'accouple avec les cheminements sentimentaux de son personnage. Les sourires de l'actrice comme ses traits de glace représentent de véritables bontés qui déclenchent des réactions à la force frissonnante.

Si le dénouement heureux du film ne fait aucun doute dès ses premières minutes, son avancée est passionnante de splendeur et de surprises. L'humour, souvent au rendez-vous, ravira les petits et les grands. Notamment avec les personnages excentriques de la mère Mrs Bennet (Brenda Blethyn) et celui du maladroit cousin Mr. Collins (Tom Hollander). En constante partie de ping pong entre le léger et le sérieux, l'oeuvre trouve un ton juste qu'elle maintient sur ses deux heures. L'émotion, en légère tâche de fond, atteint des sommets lors d'une scène de révélation sentimentale sous une pluie battante. Ou encore lors de cette scène finale où Donald Sutherland, qui interprète le père de la famille Bennet, affiche tout son capital sympathie. A noter la présence de la charmante anglaise Kelly Reilly (L'Auberge Espagnole, Les Poupées Russes) et la musique captivante de Dario Marianelli.

En nous immergeant dans une adolescence pleine d'insouciance, de découvertes et de déceptions, Orgueil et Préjugés touche par une poésie et une positivité familiale que l'homme moderne a parfois tendance à oublier. Le compagnon idéal n'est pas forcément celui que l'on fantasme. La vie peut tantôt s'ouvrir à des réflexions qui dessinent les lignes d'un avenir sans doutes.