L'auberge espagnole
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 22/06/2002 (Jeunes sans frontières
Malgré la présence de Samouraï, la fête du cinéma ne devrait pas être totalement américanisée. Certainement grâce la sortie du nouveau Klapisch, l'Auberge Espagnole, une petite teinte de réflexion parmi les toiles d'araignées, les sabres lasers, et les blaireaux avec des lunettes noires.
Pour terminer ses études en vue de l'obtention d'un poste au ministère des finances, Xavier (Romain Duris) s'envole pour Barcelone, quittant sa mère et sa petite copine Martine (Audrey Tautou). Après quelques galères d'hébergement, il trouve un appartement plutôt singulier, co-loué par un groupe d'étudiants d'origines différentes...
Un Allemand, une Anglaise, un Italien, une Espagnole, une Belge, et un Danois sont dans un appartement. Un Français arrive. Que se passe-t-il ? Voici en gros la trame de ce film, dont le but principal est de faire un parallèle entre la nature humaine et la condition d'auberge espagnole. Mais qu'est-ce donc qu'une auberge espagnole ? Et bien en gros, c'est un endroit où chacun apporte un peu de lui-même. Dans notre contexte, cela va vite devenir un mélange de moeurs et de langages, d'accents divers, de points de vue, réunis autour du Français qui se fond dans la masse, en devient un acteur à part entière. Tout cela histoire de montrer que les diversités culturelles mélangées ne constituent pas un défaut, mais une source d'inspiration, un environnement idéal pour apprendre, en particulier sur soi. La réalisation de Cédric Klapisch se veut inventive et remplie de procédés artistiques assez peu commun au genre, mais qui tarde à faire décoller l'intrigue. Une bonne partie de la première heure s'en trouve très soporifique. Mais c'est le seul défaut vraiment remarquable de l'oeuvre, même s'il est clair que cette tranche de vie véritable ne sera pas applaudie par tout le monde. La fête du cinéma devient donc une belle aubaine pour ce beau morceau de cinéma français.
L'auberge espagnole est certainement LE film français de la fête du cinéma, même si quelques longueurs poignardent un peu l'intrigue et que le scénario part un peu dans tous les sens. Mais cela est suffisamment bien maîtrisé pour passer un très bon moment entre Anakin et Parker.