7.5/10My Name is Bruce

/ Critique - écrit par riffhifi, le 17/05/2010
Notre verdict : 7.5/10 - Le nem et les bourses (Fiche technique)

Tags : bruce dvd campbell film name livraison dead

Bruce Campbell joue à fond la carte de l'autodérision et de la déconne burlesque, dans ce nanar assumé en forme de mise en abîme. Quelque part entre JCVD et Galaxy Quest, on en redemande... et on va en ravoir !

Certaines carrières tournent court après une pincée de films cultes. Bruce Campbell est l'exemple parfait du gus qu'on associera éternellement à son rôle de crétin héroïque dans la trilogie Evil Dead (1982, 1987, 1993), pour la bonne raison qu'il a tourné par ailleurs une majorité de bouses (Terminal Invasion, Alien Apocalypse), de séries télé qui n'ont pas atteint leur deuxième saison (Brisco County, Jack le vengeur masqué) et un certain nombre de petits rôles et de Le clan Campbell
Le clan Campbell
caméos, généralement pour son pote Sam Raimi (la trilogie Spider-man, les séries Hercule et Xéna). Son meilleur film des années 2000, Bubba Ho-Tep, est un succès "underground" qui n'attire pas le grand public et déçoit certains fans de Bruce qui espéraient une comédie pétaradante.

Conscient de l'image qu'il renvoie, l'acteur se met lui-même en scène en 2007 (il a fait ses armes de réalisateur sur Hercule, Xéna et le film Man with the Screaming Brain), opérant une sorte de JCVD avant l'heure... bien que le résultat n'arrive en France que cette année, par le biais du DVD ! Ne cherchez pas le Blu-ray, il n'existe pas.

En fait de JCVD, on n'en trouve que la capacité à l'autocritique d'un acteur de séries B (C ?). Le scénario s'inscrit davantage dans la veine de 3 amigos ou de Galaxy Quest, cette parodie de Star Trek où une bande d'acteurs se voyait obligés de combattre de véritables extraterrestres : ici, coincé sur le tournage du fictif Cavealien 2, Bruce Campbell le loser tente de draguer les nanas et de victimiser les assistants... Après un entretien tendu avec son agent (Ted Raimi, petit frère de Sam), il se retrouve kidnappé par les habitants d'un village de bouseux, qui le prennent pour un véritable pourfendeur de monstres et lui demandent de les protéger contre le cruel Guan-Di, dieu de la guerre et du tofu récemment réveillé par une bande d'adolescents maladroits. Croyant à un jeu de rôle grandeur nature, Bruce Campbell accepte... avant de réaliser qu'il a affaire à un authentique démon chinois (japonais ? whatever).

Les villageois, dans la brousse, campent bel et bien.
Les villageois dans la brousse campent bel et bien.
N'hésitant pas un instant à se faire passer pour un ahuri pleutre et arrogant, profitant de son statut de demi-star pour palper les fesses des villageoises, Campbell joue à la fois sur d'innombrables références à sa propre filmographie (L'armée des ténèbres en tête) et sur l'usage d'un humour absurde et burlesque du meilleur effet. Ted Raimi incarne une demi-douzaine de rôles ridicules, parmi lesquels un vieillard chinois que n'aurait pas renié Peter Sellers, et la musique country qui enveloppe l'ensemble permet de faire oublier les faiblesses du scénario et l'évident manque de moyens de la production.

Idéal pour les amateurs de l'acteur et de déconne nanardesque revendiquée, My Name is Bruce est sur le point de connaître une suite, qui ne sera pas appelée My Name is still Bruce (ce n'était qu'un gag glissé dans les copieux bonus) mais Bruce vs. Frankenstein. Sortie en 2011.