5/10Mesures exceptionnelles

/ Critique - écrit par Nicolas, le 23/03/2010
Notre verdict : 5/10 - Pas exceptionnel (Fiche technique)

Tags : mesures covid entreprises exceptionnelles sanitaire actualites montant

Pas de chapeau, pas de pistolet, pas de fouet, pas d'aventures. Juste un drame. Dommage de réunir deux grands hommes d'action reconnus pour une histoire aussi convenue...

Le concept est « amusant » : réunir deux figures du cinéma d'aventure dans un même film. A ma gauche, Brendan Fraser, inénarrable Rick O'Connell de la trilogie La Momie ; à ma droite, Harrison Ford, incontournable interprète de la tétralogie Indiana Jones. Deux bonnes têtes d'affiche, rassemblées sous l'égide d'un drame médical soi-disant inspiré de faits réels. Et diablement commun, qui plus est.

Sur les trois enfants de John Crowley (Brendan Fraser), deux sont atteints de la maladie de Pompe, une tare génétique rare et mortelle. Alors que la santé de Megan et de Patrick atteignent un point dramatique, John parvient enfin à contacter le docteur Stonehill (Harrison Ford). Derrière un caractère de cochon, cet éminent chercheur détient peut-être la clé de la guérison, sans avoir les moyens de vérifier ses théories. John va alors mettre tout en œuvre pour que Stonehill puisse trouver un remède...


Qu'il soit véridique ou pas, le film ne sortira pas des sentiers aménagés du drame larmoyant à souhait. Le combat d'un père pour ses enfants n'est pas nouveau, et voir Brendan Fraser en pleurer ne nous étonnera guère. L'acteur y va d'ailleurs très fort côté gaz lacrymaux, multipliant les petits regards désespérés et les sourires de semi-dépressif. Le bon côté de tout ça, c'est que Harrison Ford maîtrise le rôle de vieux bougon à la perfection. L'acteur a pris un certain coup de vieux, c'est sûr, et il est assez triste de le voir sans sa belle quarantaine fringante des Indiana. Mais au moins peut-il devenir crédible dans des rôles telles que celui-ci, pas forcément très profond mais qui donne de l'épaisseur à son jeu. Le reste du casting fait dans le stéréotype : une sale tête pour le vilain docteur commercial, une bouille toute mignonne pour les gamins, une jolie femme éplorée, etc. Pardonnez ma désinvolture toutefois, car si je traite ces rôles un peu par-dessus l'écran, ce n'est pas qu'ils sont mal interprétés. La jeune actrice qui joue Megan notamment a un certain potentiel, et affiche une certaine maturité. Non, c'est juste que le personnage en lui-même n'a rien de bien nouveau.

Après, si le film est commun, ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas crédible. Le scénario suit une trajectoire assez rectiligne mais présente quelques aspérités techniques qui le rendent plus précis, moins formaté. Le dénouement n'est pas miraculeux, ni idéaliste, il est suffisamment lucide pour un film de cet acabit. On nous prend pas pour des crétins, c'est déjà ça de pris. Peut-être que le métrage fonctionne parce que l'angle choisi reste assez fermé, centré sur le père et ses espoirs / désespoirs. En outre, l'industrie pharmaceutique prend quelques projectiles à la tête, mais l'on s'attendait vraiment à plus. Ici, on ne lâche que quelques phrases un peu déroutantes, mais le reste semble rouler dans le sens du paternel. Nous demeurons sur l'avancée de la guérison sans dénoncer quoique ce soit. Décevant, dans le principe.

Un drame médical tout fait convenu, faiblement illuminé par la présence du colérique Harrison Ford. Se laisse voir, dans l'absolu, mais ne restera pas dans les mémoires, le package ressemblant davantage à un téléfilm qu'à un véritable film de cinéma.