Les clefs de Bagnole - Interview Laurent Baffie

/ Interview - écrit par Selena, le 12/12/2003

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Interview de Laurent Baffie à l'UGC Ciné Cité Bordeaux le 25 novembre 2003

Mardi 25 Novembre 2003.
Lors de l'avant-première de son film, à l'UGC Ciné Cité de Bordeaux, Laurent Baffie, fraîchement réalisateur, présente ses Clefs de bagnole : l'histoire d'un type qui cherche ses Clefs de bagnole qu'il met habituellement dans sa poche droite, et qui à la fin découvre qu'elles étaient dans sa poche gauche.
Habillé de noir, il arbore un t-shirt et une casquette marqués du sceau infâme de son film "Les Clefs de bagnole". On le sent tendu et anxieux. Cependant, il appréhende l'accueil de son film avec son humour mordant traditionnel. L'ambiance est bon enfant, le public prend plaisir à questionner Baffie...

Extrait des questions/réponses :

Le film, il a vraiment coûté 23 millions ?
Ben oui, ça se voit pas à l'écran ?? Tu crois que je m'en suis foutu plein les poches ??
(rires)

Il vous a laissé faire ça Thierry Ardisson ?
Je fais ce que je veux moi ! C'est quoi ton prénom ?

Florent.
J'aime pas ta gueule.
(rires)

J'aime pas la tienne non plus, mais je me suis vachement marré.
C'est gentil. Merci. (...)

Moi, je vous ai entendu rigoler un peu, ça me suffit, ça m'a rassuré un peu. Merci beaucoup d'être venu à cette avant-première. (...)

Laurent, le prochain film, c'est dans 3 ans ?
Ben, j'espère avant, ça dépendra de celui-là en fait. Sinon, j'en ai plein les tiroirs depuis des années donc si ça marche bah après j'en ferai d'autres et aussi des pièces. Ca dépendra pas de vous parce que vous, vous avez déjà vu le film mais ça dépendra des autres. (...)
Il faut faire 23 millions de spectateurs.
(rires)

(NB : 23 est un chiffre qui revient souvent dans le film, il désigne le budget du film, le nombre de jours que passe un automobiliste à chercher ses clés de voiture au cours de sa vie, etc.)

Tu t'es donné du mal pour rater ton film ou pas ?
Sécurité, y a un problème avec ce rang, là.
(rires)
Ben oui, je me suis donné du mal, ça se voit pas ? J'ai bossé comme un porc.

Ca a dû être particulièrement difficile (...)
Tu t'enfonces pendant tout le film, volontairement, tu t'envois des vannes, tu t'écris des dialogues...

Je te regarde t'enfoncer...
(rires)

Est-ce que ça a vraiment été difficile de construire tout un film sur ce principe-là et puis, qu'est-ce qui t'a donné envie de construire un film sur ce principe ?
Ce qui m'a donné envie, c'est que je cherchais une bonne histoire, et je trouvais ça hyper dur de trouver une bonne histoire pour un premier film. J'ai eu l'idée d'une mauvaise histoire, de faire le premier navet déclaré en tant que tel, quand j'ai trouvé cette idée-là, j'ai adoré cette idée...
(applaudissements)

Le casting tu l'as fait au Burger Quizz ?
Surtout fait chez Ardisson, plus qu'au Burger Quizz. Dans les loges, j'en ai chopé quelques-uns.

Tu t'es fait aider par des personnes comme Farrugia ou d'autres, qui ont un peu ce genre d'humour ?
Pour ce qui est de l'écriture, je me suis demmerdé tout seul, j'aime bien travailler seul. J'ai des mauvais souvenirs de travail à plusieurs. Travailler avec quelqu'un d'autre : tu passes la moitié de ton temps à lui expliquer que ton idée est meilleure que la sienne, mais cela dit, j'ai pour projet, de faire, un jour, un film avec Alain Chabat ou Jamel et là, j'écouterai bien ce qu'ils ont à me dire car c'est des gens que j'admire, mais là je voulais tout faire tout seul...

Et l'ambiance sur le tournage était aussi drôle que le film ?
Pas du tout, l'ambiance était très tendue parce que j'avais pas de rond. Je cherchais du fric pendant les prises. J'ai pris des emprunts pour des années lumières. L'exploit c'était de finir le film, on s'est arrêté 2-3 fois. Et une moitié de film ne servait à rien, donc forcément, ça n'avait pas de valeur. Donc, le premier exploit c'était de finir ce film. Je l'ai produit et ce n'était pas une mince affaire.

Il y a une scène dans le film où tu te rends compte que tu dois arrêter le film. Tu t'es retrouvé vraiment dans ces conditions-là ou c'était prévu à l'écriture ?
Les deux, c'est à dire que c'était prévu à l'écriture et ça s'est produit deux fois. Je me souviens qu'on a tourné cette scène... que le directeur de prod' me disait que je suis ruiné... Il énumérait tous les problèmes qu'il y avait dans le film. C'était paradoxal, parce que c'était de la fiction et de la réalité en même temps.

Combien de temps a pris le montage du film ?
Le montage a pris six mois. Parce que j'ai tourné beaucoup, je suis quelqu'un d'un peu anxieux. Pour me rassurer, je fais beaucoup de prises. J'avais beaucoup beaucoup de matière première. Après il a fallu tamiser tout ça et le montage a été anormalement long.

Est-ce que tu fumes ? (référence notamment à une scène du film "enfumée" façon peace & love)
Non c'est de la fiction. Moi, j'ai personnellement jamais touché un pétard de ma vie (rires). Je profite de cette tribune qui m'est offerte pour préciser les choses.

Voilà. Merci d'être venu. J'espère que ça vous a plu. Merci beaucoup.

Merci au public et à Baffie pour leur bonne humeur et leur sympathique échange.
Merci aux organisateurs de l'avant-première d'UGC Ciné Cité Bordeaux.