Les Simpson - Le film
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 26/07/2007 (L'odyssée d'Homer (et de sa famille) est largement à la hauteur de la série
Disons-le tout net : le film de l'été ne s'appelle pas Transformers, encore moins Die Hard 4 ou Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent. Eh non. Le film de l'été, c'est Les Simpson. Il suffit de voir la foule massée devant les cinémas le jour de sa sortie pour s'en convaincre. Une foule qui jubile, qui chante le générique à tue-tête dans la salle avant même que la séance ne commence ; une foule qui éclate de rire dès les premières secondes du film, et qui ne s'arrête qu'une fois parvenue au générique de fin, pour mieux applaudir à tout rompre en hurlant des « bravos » déchaînés. Inutile de se leurrer : les Simpson sont des rock stars.
Depuis leur création en 1989, la petite famille de Springfield a connu une popularité sans cesse grandissante, au point de faire de ce film une sortie historique : jamais, depuis la création du cinéma, un dessin animé n'aura été attendu avec autant d'excitation par un public adulte. Jamais.
Homer Simpson, boulet de son état, se lie d'amitié avec un cochon. Il en résultera les pires malheurs du monde pour sa ville (Springfield, impossible à localiser sur une carte), sa famille (Marge, Bart, Lisa et Maggie, qui font partie de son paysage quotidien) et son couple (avec la femme aux cheveux bleus dont il n'imagine pas perdre la bienveillance)...
« Vous êtes prisonniers comme des carottes ! »
Homer e(s)t un bouletLa crainte principale lorsqu'on aventure un orteil dans la salle - outre celle de se faire piétiner par la horde de spectateurs qui vous suit - c'est que le film ne soit qu'une version longue d'un épisode de la série (le métrage dure quand même aussi longtemps que quatre épisodes additionnés). Dès les premières minutes, on se rassure, les petits plats ont été mis dans les grands pour faire partiellement oublier cette origine télévisée : format Scope pour doubler la quantité d'informations visuelles, images ombrées pour simuler une troisième dimension absente de la série, ajout d'une musique quasi-permanente composée par Hans Zimmer... Le film réussit le tour de force d'être à la fois fidèle à l'univers visuel de la série, et suffisamment différent pour satisfaire l'amateur de grand écran. C'est un premier bon point.
Comme Homer ne se lave pas, il fouetteLe deuxième est d'avoir su faire un choix pertinent pour l'intrigue. Même s'il est probable que les spectateurs se seraient jetés sur le film quel qu'en soit le scénario (Moe qui essuie des verres pendant 1h30 ? les aventures de M. Burns en maison de retraite ?), les auteurs de la série ont eu la décence de travailler sur une trame qui en valait la peine.
Passées les cinq premières minutes pétaradantes qui offrent avec générosité un long métrage de Itchy et Scratchy, l'assassinat de Green Day et une crise mystique de Grand-père Simpson, l'intrigue peut commencer, et fera preuve d'une unité assez remarquable jusqu'au bout. La famille-titre est à l'honneur ici, et fait l'objet de toute l'attention au détriment de la flopée des personnages secondaires que l'on connaît. Bien que quasiment tous présents à l'appel (Barney, Ned Flanders, le principal Skinner, etc., etc.), chacun ne récolte en tout et pour tout que deux gags par souci d'équité, laissant la vedette à Homer et sa tribu. L'occasion de les faire voyager un peu hors des frontières de Springfield, et de mettre à l'épreuve les liens qui unissent la smala au plus décadent des pater familias : Homer Simpson. Un thème plusieurs fois abordé dans la série, qui ménage ici quelques scènes émouvantes au milieu de la tornade de rires inévitable par ailleurs. Bart et Lisa sont tous deux gratifiés d'une sous-intrigue un peu inutile, qui contribue cependant à étoffer leurs personnages.
Mais évidemment, et même s'il est un peu hypocrite de la garder pour le dernier paragraphe, la principale qualité du film est d'être hystériquement drôle, savamment orchestré qu'il est par une équipe de maîtres en la matière. De l'humour « domestique » (les scènes avec le cochon sont impayables, pour la bonne raison qu'aucun animal n'est aussi drôle qu'un cochon) à l'humour « épique » (certaines scènes semblent dirigées par un Michael Bay qui aurait conscience de son potentiel comique), impossible d'être déçu quand on aime la série. Déjà un classique.