Predators
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 07/07/2010 (Tags : predator predators film nashville anglais rodriguez predateurs
La créature chasseresse révélée en 1987 par John McTiernan a décidément une bien grande famille : après Arnold Schwarzenegger, Danny Glover et les aliens (deux fois), c'est Adrien Brody qui doit essayer de survivre.
Au début des années 90, après s'être fait remarquer avec son film El Mariachi, Robert Rodriguez est contacté par 20th Century Fox pour écrire et réaliser un nouvel épisode de la saga Predators, qui en compte alors deux. Le projet qu'il propose est jugé trop coûteux, et finit dans les limbes du development hell... mais Rodriguez n'est pas homme à laisser filer une idée : une quinzaine d'années plus tard, il exhume ce Predators des cartons, et en confie la réalisation à Nimrod Antal (Motel, Blindés) tout en gardant un gros œil dessus depuis sa chaise de producteur (il supervise notamment les effets spéciaux). Le but : proposer aux fans
autre chose qu'un combat de rues entre Aliens et Predators (on en a déjà mangé deux fois), et revenir aux sources en proposant un film dans la lignée de l'original réalisé par John McTiernan.
Le début peut se raconter comme une blague : c'est l'histoire d'un Mexicain, d'un Russe et d'un Américain qui sont dans une jungle... Ils rencontrent une Israélienne, un Sierra-léonais et un Japonais (et deux autres Américains, pour faire bonne mesure), et commencent à se demander où sont les caméras cachées. Ils réalisent que malheureusement, ce ne sont pas des caméras qui se cachent, mais des créatures de 2m50 qui aiment chasser l'humain pour la beauté du sport, et ont sélectionné dans ce but un échantillonnage de guerriers venus des quatre coins de la Terre...
Des mercenaires virils armés jusqu'aux dents (oui oui, même la fille est virile), un environnement feuillu et moite qui favorise la traque sournoise, aucune des suites n'avait repris d'aussi près le concept du film d'origine ; même la musique, pourtant signée John Debney, ressemble à s'y méprendre à du Alan Silvestri. Du coup, on s'amusera de constater que le premier rôle est tenu par Adrien Brody, que peu de gens auraient choisi spontanément comme nouvel Arnold Schwarzenegger ; pourtant, il incarne avec beaucoup de justesse son personnage sec et efficace, et s'avère un héros d'action plus convaincant que dans King Kong. Autre bizarrerie du casting : Topher Grace, héros de la série That 70s Show et interprète d'Eddie Brock dans Spider-man 3, dont la personnalité fluette s'accorde mal avec la galerie de bourrins qui l'entoure. En revanche, on apprécie la
présence de Danny Trejo, gueule incontournable de la filmographie de Rodriguez, et que l'on retrouvera prochainement dans le rôle-titre de Machete.
Quoi de neuf par rapport au classique de 1987 ? Une faune exotique et menaçante, qui ne se limite pas aux Predators eux-mêmes (mais souffre un peu du syndrome "CGI à tout prix"), et une variété de personnalités qui découle de la nature internationale de la population présentée. Rien de bien révolutionnaire, l'essentiel ici étant de maintenir un mélange constant de suspense et d'action, selon la formule éprouvée du survival : qui va mourir ? dans quel ordre ? de quelle manière ? Rodriguez et Antal ont le mérite de traiter le sujet au premier degré, sans essayer de faire les malins ni de policer le spectacle pour un public familial. C'est brutal, ludique (avec le sang vert fluo des Predators, on se croirait parfois en plein train fantôme), et respectueux envers le mythe. Pourquoi se plaindre ?