Portés disparus
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 01/02/2007 (Tags : disparus france portes norris chuck action film
Chuck me, i'm famous
« Prenez ça dans la gueule, bande de fumiers ! »
Tout commence dans le capharnaüm le plus total où s'échangent balles de mitraillettes, tirs de mortiers, explosions, cris de vietnamiens, et hurlements
d'américains (« Mais quel merdier ! » « Nom de Dieu de merde ! », etc, du langage commun de militaire américain). L'horreur de la guerre, pour ne pas la citer. Chuck supervise tout ça, en hurlant un peu plus fort que les autres tout en bottant les fesses de ses compatriotes pour les faire rejoindre l'hélico, et en abattant du viet sans sourciller. Chuck n'est pas débile, il sait que le vietnamien de base ne sait pas tirer et manquera sans doute sa cible, à moins qu'ils ne soient des centaines, auquel cas la quantité rétablira une bonne moyenne. Manque de bol, ils sont des centaines, mais Chuck n'a pas froid aux yeux : il maîtrise le « balayage à la mitraillette », technique ancestrale empruntée aux Delta Forciens, et le tir double / triple, méthode de combat très efficace qui permet à l'utilisateur de toucher plusieurs cibles en même temps en une courte rafale. Mais à trop vouloir en faire, le pire arrive : Chuck est touché. Foi de Norris, vous ne m'aurez jamais vivant, se dit-il intérieurement avant de se lancer à corps perdu et muni de deux grenades sur un vilain viet. Un montage plus tard, c'est l'explosion. Même Chuck n'y aurait pas survécu.
« Vous êtes un empêcheur de tourner en rond, Braddock ! »
« C'est pour ça que je suis là, monsieur. »
Mais tout ça n'était qu'un cauchemar, Dieu merci. Un cauchemar introspectif, qui fait prendre conscience à Chuck qu'il a encore des choses à faire au Vietnam. Sans oublier d'éclater sa télévision avant, il s'envole pour Saigon avec les enquêteurs américains pour soi-disant négocier le retour des prisonniers de guerre américains. Prisonniers dont l'existence est niée par ces mêmes bandits de Vietnamiens. C'est bien connu, de toute façon, le vietnamien de base est retors et cruel. Chuck ne l'entend pas de cette oreille, d'ailleurs il ne l'entend pas. « Qu'est ce que vous êtes en train de faire ? » « Devinez ma chérie... » Facile, on le piffe dix minutes avant le début du film : Chuck va aller libérer les otages, seul contre tous, comme Rambo ! Même les Vietnamiens l'ont piffé. Pour le stopper, ils déploient un nombre de tueurs incroyablement crétins et incompétents, la palme revenant à ce chauffeur de taxi qui avait beaucoup d'espoir pour tuer Chuck en lui tournant le dos et au volant. A Bangkok, Chuck trouve au milieu des prostitués en tout genre du bon matos à bas prix. C'est bien connu, de toute façon, les thaïlandais sont soit des filles des joies, soit de cupides petits escrocs. Il retrouve un pote de guerre, le genre « j'ai une dette et je te suivrai jusqu'au bout de tes rêves, où la raison s'achève », et tous deux partent cahin-caha dans la jungle vietnamienne, pour montrer à ces enfoirés de viet qui est le patron à moustache. Non mais.
« On s'tire ou on s'barre ? »
Chuck, sage jusque là, libère enfin la fureur du juste. Il se tape un petit groupe de viets pour s'échauffer, puis fait péter un de leurs camps avec une redoutable précision et un sens du travail bien fait qui force le respect. La loi du viet qui ne sait pas tirer se vérifie encore, bien entendu, et aucun ne vivra assez longtemps pour coller une balle dans le postérieur de Chuck. Mais... Enfer et damnation ! Les otages ne sont pas là, ils ont été déplacés ! Ah, quelle cruauté sans nom ! Chuck n'oublie cependant pas d'être américain, il libère les gentils vietnamiens prisonniers du camp, le minimum pour les motiver à se battre contre l'oppression (leurs derniers mots seront plus ou moins « prenez tous une arme ! »). Puis se met en route pour intercepter le convoi avec son M-60. Il fume tout le monde, mais ne voit pas arriver la roquette qui met en pièce son embarcation. Il profite néanmoins de l'hilarité des viets, persuadés d'en avoir fini avec Chuck (c'est vraiment crétin, un Viet), pour finir le boulot dans un magnifique ralenti. « On vous ramène chez vous les gars ». Quoi, déjà fini ? Non, il reste encore à se débarrasser des secondes rôles (le manque de compassion de Chuck envers ses potes est à se demander si les scènes n'ont pas été rajoutées plus tard), puis à confondre les méchants chefs viets. Vous dites qu'il n'y a pas de prisonniers américains sur votre territoire ? Et ça, c'est du riz cantonais, peut-être ?
Bref, une belle entrée en matière pour une trilogie qui force le respect, où l'Américain est sympa et juste, où le Vietnamien est cruel et débile, et où Chuck gagne, comme toujours.