La Panthère rose 2
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 21/02/2009 (Le retour de l'inspecteur Clouseau des années 2000, dans un scénario qui renoue avec les classiques. Le résultat est convenu mais franchement drôle, et surclasse nettement son prédécesseur.
La résurrection de la franchise "Panthère Rose" en 2006 n'avait pas manqué de soulever un champ de scepticisme : Steve Martin dans l'imper de l'inspecteur Clouseau ? Kevin Kline en inspecteur Dreyfus ? Jean Reno en sidekick malléable ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette nouvelle version s'avérait très regardable, malgré le jeu désastreux de Beyoncé Knowles et sa présence musicale encombrante. Le succès fut même suffisamment important pour justifier la mise en chantier d'une suite au titre finalement assez étrange en regard de la vérité historique : La Panthère Rose 2...
Qui c'est qu'a képi la Panthère Rose ?!Exit le monde du football, nous voici en terrain ultra-connu : la Panthère Rose est dérobée par l'audacieux cambrioleur Tornado, au cours d'une série de méfaits perpétrés à travers le globe. Une équipe d'enquêteurs internationale est mise sur pied, incluant un limier anglais (Alfred Molina), un enquêteur italien (Andy Garcia), un spécialiste japonais (Yuki Matsuzaki), une experte indienne (Aishwarya Rai)... et le français Jacques Clouseau (Steve Martin), au grand dam de son supérieur Dreyfus (John Cleese) qui l'a récemment relégué à de sombres tâches de verbalisations automobiles.
Vouloir ramener la franchise à ses bases pouvait aussi bien lui réussir que l'acculer dans les dernières frontières du radotage poussif. Heureusement pour la vedette-scénariste Steve Martin, c'est la première option qui l'emporte. On ne saurait dire si ce gain de qualité est dû au changement de réalisateur (Harald Zwart au lieu de Shawn Levy, who cares ?) ou au choix salutaire de balayer les idées "modernisantes" du premier film au profit d'un ton atemporel (voir les costumes et décors parisiens, les stéréotypes assumés des enquêteurs internationaux, etc.), mais le résultat passe comme une sympathique petite lettre à la Poste. Servi par un casting inespéré (dommage que John Cleese ne fasse que passer, mais on se rattrape sur quelques invités savoureux), le film mise moins sur l'action destructrice que sur un timing comique au poil, pimenté de quelques bons
Vin sur vinclins d'œil à la période Blake Edwards / Peter Sellers (le voleur bien entendu, qui rappelle le Fantôme interprété par David Niven et Christopher Plummer, mais également quelques allusions au personnage disparu du serviteur Kato). Il faut également noter les quelques efforts faits depuis le film précédent pour réinventer dans une certaine mesure l'inspecteur Clouseau (il vit une sorte d'idylle avec Nicole jouée par Emily Mortimer, il s'avère régulièrement bien plus compétent que ce qu'il paraît être), et la présence un peu plus détendue de Jean Reno, dans un rôle qui ne lui convient pourtant toujours pas.
On n'ose pas affirmer que la comédie américaine compte un nouveau chef d'œuvre dans ses rangs, mais cette re-resucée de franchise éteinte se défend aussi bien que le Max la menace de l'an dernier, avec respect et un bon sens de la mécanique comique. En clair, le scénario contient des trous béants et ne vous apprendra rien sur la nature humaine ou la physique quantique, mais on rigole bien et on pousse un soupir de nostalgie à l'écoute du générique. La soirée n'aura pas été perdue.
Après le n°1, on n'attendait pas spécialement le n°2. Après ce n°2, on en vient à espérer le n°3...