5.5/10Les Grands Frères

/ Critique - écrit par Nicolas, le 15/01/2009
Notre verdict : 5.5/10 - Band of brothers (Fiche technique)

Loin d'un Supergrave, Les Grands Frères propose une comédie américaine sans grande ambition mais affichant certaines qualités.

Il en faut peu pour que tous les intervenants des comédies américaines à succès se rencontrent : deux producteurs, au hasard Mary Parent et Scott Stuber, supervisent les poids "lourds" American Pie et 40 ans toujours puceau, rencontrent leurs interprètes (Seann William Scott et Paul Rudd), et décident quelques années plus tard de les réunir dans une autre comédie avec des nanas sexys. Oui, il en faut peu pour faire un film comme Les Grands Frères.

Danny (Paul Rudd) et Wheeler (Seann William Scott) vont d'école en école pour dénigrer la drogue et vanter les mérites de leur produit, une boisson énergisante appelée "Minotaure". Las de son quotidien qu'il juge sans intérêt, Danny pète un plomb et perd dans la foulée sa petite amie Beth. Pour couronner le tout, il provoque une altercation avec la police et entraîne son ami Wheeler en taule... ou presque. Par décision de justice, les deux compères vont devoir rejoindre les effectifs de Sturdy Wings, et devenir les grands frères de deux gamins en difficulté sociale...

Stiffler enfin dans un film de boule.
Stiffler enfin dans un film de boule.
J'ai beau faire une association avec des films de la trempe d'un 40 ans toujours puceau, ce n'est pas pour autant que Les Grands Frères leur ressemble. Oh, bien sûr, les protagonistes useront et abuseront d'un vocabulaire haut perché et bien sûr non censuré qui pourra faire grincer certaines oreilles, pour peu qu'elles puissent grincer. Pourtant, le film se tourne davantage vers la fameuse "comédie américaine sans prétention" plutôt que vers la "potacherie vulgaire et décérébrée type American Pie", et pour cela, on lui en remercie. L'idée fut de confronter deux adultes coincés dans une fin d'adolescence qui a dégénéré d'une façon différente, avec deux gamins "à problème". D'un côté, nous avons donc Danny (Paul Rudd), le commercial blasé et incapable d'apprécier quoi que ce soit, et son acolyte Wheeler (Seann William Scott, dans son rôle type), bon vivant porté sur le sexe et tout ce qui tourne autour ; de l'autre, nous avons Augie, adolescent passionné de jeux de rôle grandeur nature, et Ronnie, le petit bout de chou à la langue bien pendue et au comportement instable. Les deux premiers, suite à une décision de justice, deviennent les "coachs" des deux gamins, pour le meilleur et pour le pire. C'est dans cet affrontement d'univers que réside l'étincelle humoristique du film, chaque personnage étant en perpétuelle opposition avec un autre. Même Danny et Wheeler, apparemment amis, semblent ne pas pouvoir se comprendre. La tambouille qui en résulte fournit quelques saveurs agréables au goût mais sans jamais forcer le rire. Avec le recul même, on se rend compte que le film s'assume complètement en tant que divertissement, sans chercher à délivrer quelque message que ce soit. Au bout du compte, à part un personnage, aucun n'a réellement évolué, ils se retrouvent tous à la case départ, gonflés d'une fraternité nouvelle mais un peu stérile. Paul Rudd et Seann William Scott assurent dans leurs rôles respectifs de cynique apathique et de bête de sexe, deux rôles taillés apparemment sur mesure, et nous retrouvons avec plaisir le jeune Christopher Mintz-Plasse qui nous avait valu certains sourires dans Supergrave. La réalisation fait un peu dans le lourdaud, sensiblement en-deçà de ce que l'on pourrait en attendre, et la musique n'a rien d'inoubliable malgré quelques références, certaines très appuyées, au groupe Kiss.

La comédie est agréable à regarder mais ne demeurera certainement pas dans les mémoires. L'humour vole parfois aux limites du bon goût mais se garde bien de les franchir, pour notre plus grand bonheur. Paul Rudd et Seann William Scott sont à leur place et offrent un savoureux duo, même si leurs personnages ne sont que les pions d'une "intrigue" qui ne voie pas plus loin que le divertissement premier degré.