6.5/10Fast & Furious 5 en fait des caisses

/ Critique - écrit par Nicolas, le 28/06/2012
Notre verdict : 6.5/10 - In Vin Diesel veritas (Fiche technique)

Je vais vous faire un aveu : j’ai vu Fast Five quasiment à sa sortie, au cinéma, et je n’ai pas écrit de critique pour Krinein. Je ne me souviens plus pourquoi, mais il s’agissait en tout cas d’une excellente raison. Fast & Furious 5 en fait des caisses
DR.Après avoir revu le film aujourd’hui, je pense savoir ce qui a cloché par le passé : j’étais coupable. Coupable d’avoir pris un plaisir certes potache mais indiscutable à regarder Vin Diesel et Paul Walker faire vroum vroum dans les rues de Rio. Vous n’êtes pas sans savoir (si ?) que j’exècre particulièrement la série des Fast & Furious, qui à mes yeux n’est qu’un mélange de kékés à bagnoles bariolées, de kikis démesurés, et de minettes jupées ras la fouf’ - le tout sur fond de rap et sous forme de clip épileptique où chaque protagoniste tripotait son levier de vitesse comme s’il se pougnait sauvagement. Avec Tokyo Drift (le troisième), je pensais en voir la fin : réalisateur anecdotique, inconnus au casting, aucun lien avec les précédents. Nous n’étions pas loin du direct-to-dvd. Mais coup de théâtre, la franchise ne meurt pas et l’ensemble du casting originel rejoint le numéro quatre qui semble, enfin, occasionner un virage : au lieu de faire les kékés, pourquoi ne pas faire de l’actionner ?

Alors voilà : Brian et Mia font échapper Dominic, et tout le monde se retrouve au Brésil. L’intelligence voudrait qu’ils fassent tous profil bas, mais pourtant notre trio va se jeter dans un nouveau casse-tête criminel spectaculaire où il leur faudra dérober un certain nombre de caisses de prestige à bord d’un train. Ça se passe mal, le parrain local l’a mauvaise et tente de tuer tout le monde. Le groupe va alors faire preuve d’intelligence : mettre sur pied un plan pour dérober l’intégralité de la fortune du mafieux…

Je vais faire preuve d’honnêteté et de pragmatisme : on ne regarde pas un Fast & Furious pour le scénario. Pour les premiers opus, à la rigueur, on se calait dans le fauteuil pour voir de la course, des nanas à moitié à poil et des voitures à la langue bien pendue (vroum). Aujourd’hui, l’approche est différente, comme en témoigne la toute première scène du film : il y a du vroum vroum, certes, mais également de l’action débridée menant tout droit à de la destruction spectaculaire. C’est sous cet auspice que l’on va redécouvrir Fast & Furious et découvrir son potentiel « film d’action » au détriment de son tatouage « film à carosseries ». Fast & Furious 5 en fait des caisses
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Chaque scène d’action va faire dans le dommage de masse, qu’elle soit sur le bitume ou sur les toits des favelas de Rio, et imposer un rythme beaucoup plus grisant que les KM/H du passé. La série ne renie pas pour autant son passé, et fournit une scène clin d’œil qui résume à elle seule la trilogie de base : du kéké, du kiki, de la fouf’. Et pour appuyer le bouchon, FF5 se la joue Ocean’s Eleven en piochant diverses têtes parmi le casting des quatre volets et ainsi former une équipe de choc qui ravira les conquis de la première heure. On retrouvera avec « plaisir » Tyrese Gibson et Chris Bridges du numéro deux, Sung Kang du numéro trois, Gal Gabot du numéro quatre, des noms qui ne vous diront pas grand-chose sortis du contexte. Par contre, les noms de Dwayne Johnson et d’Elsa Pataky devraient déjà nettement plus vous affoler le slip (d’une manière totalement différente pour les deux). Tous ces gens ne sont ici que pour donner un volume « familial » à ce numéro cinq qui souhaite en foutre plein la vue, quitte à faire n’importe quoi avec le scénario. Celui-ci prend parfois des allures Mission Impossible, genre « j’ai envie d’intellectualiser ma merde », mais je vous rassure tout finira comme cela a commencé : de la sueur, de la destruction, de la testostérone – le tout dispensé dans une scène d’action finale à en chialer.

Trop bon, trop con, voilà un excellent résumé de ce qu’est ce Fast Five : Trop con, car son scénario est probablement le truc le plus crétin qui ait été fait en 2011 ; trop bon, car il n’est que le prétexte à d’innombrables scènes d’action toutes plus violentes les unes que les autres. Que les personnages ne soient que des coquilles vides, on finit par s’en ficher globalement : l’important est que Dwayne Johnson colle une mandale à VinDiesel. Et inversement.

Fast & Furious 5 en fait des caisses
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