Dracula : mort et heureux de l'être
Cinéma / Critique - écrit par nazonfly, le 03/12/2010 (Tags : dracula brooks mel mort film heureux leslie
Leslie Nielsen est mort. Quelle tristesse ! On aurait aimé qu'un vampire le morde et qu'il puisse vivre à tout jamais. Mel Brooks en avait bien fait un Dracula de parodie, mais c'était pour de faux.
Dracula, nous dit-on souvent, est l'un des personnages les plus adaptés au cinéma. Parmi ceux qui ont porté la cape, on peut évidemment citer Max Schreck, Bela Lugosi, Christopher Lee ou... Leslie Nielsen. Le regretté Leslie Nielsen a en effet prêté sa classe naturelle et son humour pince-sans-rire à la parodie Dracula : mort et heureux de l'être signée par l'inénarrable Mel Brooks à qui l'on doit Frankenstein Junior et le désopilant Sacré Robin des Bois. Un tel titre sent la traduction foireuse mais il s'agit simplement de la traduction littérale de Dracula : dead and loving it. Rien de bien original dans cette nouvelle adaptation qui suit fidèlement le roman de Bram Stoker.
Les enfants de la nuit, je vous laisse constater la pagaille qu'ils sèment
La classe transylvanienneÀ partir de cette histoire plus que connue, Mel Brooks base principalement son film sur une succession de gags assortis à des jeux de mots que même les rédacteurs de Krinein n'oseraient utiliser. Un simple exemple avec cette échange entre Van Helsing et le Dr Seward, le père de Minna :
- Oui, nous avons vos Sferatu, nous les avons reçus aujourd'hui par la poste.
Hum. Voilà. J'ai presque honte de l'écrire (d'autant plus que la blague n'est pas d'origine). Heureusement le film est truffé de situations comiques : des jets de sang impromptus, des ombres très indépendantes de leur propriétaire, des maladresses et quiproquos inévitables et surtout des chutes en tout genre, des chutes que l'on guette comme on regardait auparavant (mais jamais sans le dire) Vidéo Gag. L'entrée de Dracula se fait ainsi sur une très belle chute dans les escaliers de son manoir, tandis le gag de la fenêtre qui se referme sur Dracula transformé en chauve-souris est tout simplement imparable. On appréciera ou pas, mais le fait de découvrir Dracula : mort et heureux de l'être assez jeune est certainement un plus pour rire de ces blagues.
Elle deviendra l'une de ses semblaaaaaaaaableus
Certainement pas un enfant de l'ennui En réalité, le film tient surtout sur la performance d'un trio d'acteurs au sommet : Leslie Nielsen dans le rôle de Dracula, Mel Brooks dans celui de Van Helsing et Peter MacNicol dans celui de Renfield. Ce dernier, qu'on avait vu dans SOS Fantômes II et qui a depuis connu la célébrité en jouant John Cage dans Ally McBeal, joue un rôle désopilant de fou zoophage dévorant mouches et cafards : personne ne peut avoir oublié cette fameuse scène où, se jetant sur une sauterelle, il nie l'avoir avalée tout en laissant une patte dépasser de sa bouche. Véritablement LE personnage le plus drôle du film. Mel Brooks, quant à lui, campe un Van Helsing à l'accent tranché ; le voir tenter d'expliquer que l'on a affaire à un fompyr est l'un des grands moments de Dracula : mort et heureux de l'être. Enfin le rôle majeur va à ce fameux Leslie Nielsen qui s'est fait une deuxième jeunesse dans la comédie avec ses apparitions remarquées dans Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?, Scary Movie 3 & 4 et bien sûr dans la série des Y a-t-il un flic ? (pour sauver la Reine, pour sauver le Président, pour sauver Hollywood, pour sauver l'Humanité). Dans la peau de Dracula, il parvient à endosser deux attitudes antinomiques : très classe, il incarne la noblesse polie du Comte quelques secondes avant de voir inévitablement ses plans se réduire en miettes et en éclats de rire. Nous citerons en exemple la scène où il tente vainement d'hypnotiser l'ouvreuse du théâtre.
Ajoutez à ce brillant tableau quelques donzelles apparemment recrutées plus pour la taille de leur poitrine que pour leur jeu et vous avez une parodie très drôle, visuellement réussie (les décors et costumes sont réellement magnifiques). En bref, du tout bon avec des répliques éminemment cultes.