Desperado 2 - Il était une fois au Mexique
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 25/10/2003 (Tags : desperado fois film mexique rodriguez robert cinema
Desesperado ?
El Mariachi en 1992, Desperado en 1995, et Il était une fois au Mexique en 2003. La boucle est bouclée, à l'instar d'autres merveilleuses petites enseignes plus ou moins méritantes, le célèbre flingueur à la guitare obtient sa trilogie pour vider quelques chargeurs dans la joie et dans le latino-rock. Robert Rodriguez une nouvelle fois aux commandes, le cerveau visiblement embrumé par un tas de westerns façon Sergio Leone, muni d'un scénario assez convaincant pour (ré-)attirer Antonio Banderas, Salma Hayek, Johnny Depp, Mickey Rourke et Willem Dafoe ! Du beau monde, certes, pas forcément un gage de qualité, mais beau monde...
Laissé pour mort dans une fusillade qui emportera sa femme Carolina (Salma Hayek) et sa petite fille, un massacre mené par le général Marquez, El Mariachi (Antonio Banderas) a laissé tomber son précieux étui à guitare pour vivre tranquillement loin de ses désirs de vengeance. Jusqu'à ce que Sands (Johnny Depp), un agent de la CIA un brin excentrique, vienne remuer le passé en lui proposant de reprendre du service : Barillo, un criminel richissime, projette de renverser le pouvoir en place avec l'aide du général Marquez, un coup d'Etat peu profitable pour le peuple mexicain. Coup double pour El Mariachi, qui peut obtenir sa revanche tout en servant le Mexique...
Difficile de saisir l'intérêt de cette suite, mis à part le plaisir de renouer avec le pistolero classissimo à la guitare facile. Ses principales particularités : transporter un arsenal de flingues en tout genre dans son étui à instruments, et pouvoir réduire un groupe d'hostiles gredins sans se décoiffer d'un cheveu. « Pistolero ! ». Et ça commence exactement de la même façon que le précédent, à savoir le récit un brin exagéré de la légende des hors-la-loi en plein gunfight meurtrier. Introduction qui a le mérite d'être parfaitement en phase avec le reste du métrage. Car si vous pensiez vous délecter d'une histoire harmonieusement bâtie, claire et bien écrite, et de personnages solidement construits, le décalage risque d'être violentissime. « Pistolero ! ». Grosso modo, le Mariachi de Robert Rodriguez conserve ce qui constituait le noeud contestable de Desperado, un second degré plutôt déroutant, ce que j'appellerai également un "éminent sens du n'importe quoi". Tout est alors sacrifié à la déesse de l'action et de la cascade incongrue, avec une généreuse donation au démon de la violence bon marché, jusqu'au scénario pratiquement incompréhensible dans ses rebondissements et ses motivations. « Pistolero ! ». Fort heureusement, les présences de Antonio Banderas et de Johnny Depp, tous deux impeccables, suffisent à éteindre le début d'incendie qui pouvait gagner un film peut-être un peu trop personnel. Avec, bien sûr, un léger avantage pour l'éternel interprète de Jack Sparrow, qui nous livre un personnage décalé et stylé dans la grande tradition des Western Spaghetti, avec une touche forcément majoritaire de modernisme. En contrepartie, Willem Dafoe, pourtant sobre et correct, et Salma Hayek, rivalisent d'inutilité dans un scénario visiblement pas à leur avantage. « Pistolero ! ».
Une suite dans la lignée du premier, à l'utilité pas forcément évidente mais réalisée avec amour et fidélité. Les scènes d'action, violentes et peu crédibles, ne favorisent pas une histoire confuse et embrouillée qui pourra avoir du mal à retenir une pleine attention de la part de ses spectateurs. Les fans de Desperado ne devraient, quant à eux, pas trop désespérer...