Blade : Trinity
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 09/12/2004 (Tags : blade film trinity vampires snipes goyer marvel
Guillermo Del Toro préférant l'enfer en demi-chaleur de HellBoy, David Goyer en profite pour prendre du galon. Scénariste sur Blade 1, Scénariste sur Blade 2, réalisateur sur Blade 3. Pas mal, pour un type qui n'affiche à son actif qu'une série de films complètement méconnus de 99% de la surface du globe. Wesley Snipes, conscient de détenir sa franchise, ne pouvait que récupérer avec sa délicatesse légendaire les lunettes fumées de Blade, et reprendre l'entraînement spartiate du tueur de vampires le plus stylé de tous les temps. Enfin jusqu'à ce qu'une certaine nana aux cheveux ondulés rentrent dans l'affaire...
Suite à une chaotique course poursuite à travers la ville, Blade (Wesley Snipes) abat par mégarde un être humain devant la caméra malveillante d'un de ses ennemis. Un piège, pour retourner l'opinion publique contre le traqueur, qui attire le FBI sur les traces de la planque de Whistler, tuant le vieil homme et neutralisant par la même occasion le nouvel ennemi public N°1...
L'astuce pour redonner un peu d'intérêt à une série qui n'en avait que trop peu à partir du moment où le numéro deux fut envisagé, ils ne sont pas allé la chercher ben loin : rajouter du monde autour de Blade. Papy Whistler se faisant vieux et dénué de sex appeal, le sexogénaire boiteux se voit remplacé par un mec bodybuildé très porté sur les blagues graveleuses, et par un pantalon taille basse à faire hurler ceux qui n'ont pas la chance d'en avoir un aussi beau dans leur lit. Ryan Reynolds, après avoir incarné un Van Wilder pas encore totalement dissipé dans la couche d'ozone, prend de la barbe pour mieux assumer cette tête à baffes d'Hannibal King, l'ex-vampire qui ne peut s'empêcher d'attirer les embrouilles les plus violentes ; Et Jessica Biel n'avait plus qu'à se faire la queue de cheval pour devenir la fille de Whistler (!). Pas à tortiller de l'arrière train pour s'asseoir correctement, miss Abigail Whistler montre nettement plus de classe et de charisme que son homologue masculin, et serait parvenu à supplanter le Wesley Snipes de récurrence avec un peu plus de jugeote à l'écran. Un personnage qui se la tape et qui le vaut bien. Mais d'un point de vue scénario, pourquoi avoir réuni autant de chasseurs de vampire autour d'un seul mi-homme ? Dominic Purcell, échappé de la série à succès John Doe, montre les crocs inamicaux de Drake, le super-vilain du film aussi pathétique que tous ceux qu'il y a eu auparavant. Une belle opportunité à peine développée pour se farcir un lot de scènes d'action peu originales mais diablement efficaces, ponctuée de catch et d'autres clash variablement amusants.
Les rares bonnes idées scénaristiques des premiers volets sont laissées de côté au bénéfice d'un scénario classiquement ennuyeux, qui ne laisse transparaître que trop peu d'intérêt malgré les grands élans dramatiques que tout le casting répète sans arriver à nous faire y croire. Demeure tout de même un bon colis de scènes d'actions enflammantes et enflammées, et la présence d'une Jessica Biel au mieux de ses formes. Divertissant, à un certain niveau.