Aliens : le retour
Cinéma / Critique - écrit par nazonfly, le 16/12/2009 (Tags : aliens film alien ripley james cameron retour
Avant Avatar, James Cameron s'était évadé dans l'espace avec Aliens, la suite du film de Ridley Scott, pour un film essentiel tout en étant décevant.
Alien, le huitième passager a été réalisé par Ridley Scott en 1979. Sept ans plus tard, c'est une autre star du cinéma, James Cameron, qui se colle derrière la caméra pour cette suite intelligemment appelée Aliens, le retour.
La fille de Mad MaxRetour en arrière. Ripley se couche dans un caisson cryogénique pour attendre les secours. Le vaisseau malheureusement dérive pendant de longues années. Pendant 57 ans pour être exact avant que Ripley ne soit rapatriée sur une station spatiale. En tant que seule survivante du Nostromo, elle est sommée de s'expliquer sur la perte du vaisseau de la compagnie Weyland Yutani. Elle évoque donc son combat contre l'alien sur la lointaine planète LV-426 devant des sceptiques qui mettront vite en doute sa santé mentale. D'autant plus que la lointaine planète est terraformée et désormais en passe d'être colonisée. Pourtant quand la colonie ne répond plus, Ripley va servir de spécialiste ès-alien pour briefer des Marines de l'espace.
Rambo de l'espace
Rip-les, comme on dit en anglaisAprès un premier film inquiétant de bout en bout, le choc est rude avec ce deuxième opus vu par James Cameron qui se révèle inquiétant d'une toute autre manière. Car Aliens semble presque être l'anti-thèse du premier. L'Alien quasi-indestructible, furtif qui se faufile dans les conduits d'aération est remplacé par un nombre incalculable d'Aliens exhibitionnistes qui courent à la boucherie dans les couloirs. Ripley, vulnérable en culotte blanche, est transformée en une sorte de Rambo au féminin, bardée d'armes en tous genres. Les personnages sont caricaturaux : le chef de la section des Marines est un bleu peureux, le black de service a une grande gueule, la seule fille engagée dans la troupe est un garçon manqué. On retrouve même le prototype du bourrin sans cervelle qui tire avant de réfléchir. Bref la classe de l'Alien de Ridley Scott semble se perdre dans un film d'action, presque sans âme, où les punchlines se succèdent jusqu'à lasser le spectateur.
Maternaliens
Porte-malheurPourtant cet Aliens est aussi important qu'Alien dans la mythologie créée. Car James Cameron amène ce fameux parallèle entre l'incubation de l'alien et la maternité. L'alien se développe en effet dans le corps d'un être humain, comme une parodie de bébé. Cet aspect n'était pourtant pas franchement poussé dans le premier opus, l'alien allant même se développer dans le corps d'un homme. L'une des premières scènes de Aliens est un plan sur le ventre de Ripley, dans lequel bouge un être vivant, évidemment un alien. Dans la version longue de ce deuxième épisode, on découvre aussi que Ripley a une fille, malheureusement morte après les 57 ans de retard de sa mère. L'importance de la maternité et des relations mère/fille devient alors évidente et annonce la grande nouveauté de ce film, une nouveauté d'une importance capitale pour la saga Alien et notamment pour Alien Resurrection.
Pour un certain nombre de personnes, Aliens est le meilleur film de la saga. Pour d'autres, Aliens est à peine plus qu'un Die Hard dans l'espace qui se regarde sans déplaisir mais sans non plus grand enthousiasme. Il n'en reste pas moins qu'il est d'une importance capitale pour la mythologie développée et, à ce titre, il est indispensable à la saga. En voulant trop montrer ses créatures, James Cameron ôte une grande partie de ce qui faisait la réussite d'Alien. Quel dommage !