Mémoires d'une Geisha
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 02/03/2006 (Tags : geisha film memoires cinema japon geishas films
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur la Ziyi ! (hors sujet, mais tellement bon)
Mémoires d'une Geisha est adapté du roman Geisha d'Arthur Golden, véritable peinture d'un univers construit de multiples choses plus ou moins avouables, où se mêlent charme, intrigue, perversité, et abnégation. Récupéré par Spielberg en 1998, le scénario passera par les mains de plusieurs réalisateurs, avant d'échouer dans celles de Rob Marshall (Chicago).
A l'âge de neuf ans, la petite Chiyo est séparée de sa soeur pour être emmenée de force dans une maison de Geisha. Elle ne pense qu'à une chose : s'échapper. Tout du moins, jusqu'à ce qu'elle rencontre le séduisant président (Ken Watanabe). Pendant les années qui suivront cette rencontre, toutes ses pensées iront dans le même sens : devenir une grande Geisha...
Quel pouvait bien être l'élément moteur de cette adaptation ? Une (peu) probable réhabilitation du métier de Geisha, quelquefois honteusement mal considéré sous les termes de « dame de compagnie » ? Ou peut-être l'exposition d'un contexte historique et social mouvementé à travers la vie plus ou moins rose d'une de ces jeunes femmes ? Rien de tout ça, même si le doute plane parfois. Ici, il s'agit de romance. La belle, la passionnée, celle qui dure dix ans, celle qui vous fait garder de petits mouchoirs brodés dans une boîte pendant des piges en ne pensant qu'à l'être aimé. Il ne faudra pas moins de trente minutes pour entraver cela, et encore se surprend-on à tenter de dénicher autre chose dans les quelques deux heures restantes. Au moins, le réalisateur (Rob Marshall, Chicago) n'a rien d'un branquignol, et a su choisir son casting. Passons sur Michelle Yeoh, plutôt négligeable compte tenu de la maigreur de son rôle, et sur Ken Watanabe, convenable mais en sous-emploi (oserais-je dire comme d'habitude ?), il nous reste Zhang Ziyi. Une petite chinoise, habituée aux rôles de castagne (Hero, Le Secret des Poignards Volants), qui parvient à nous gagner à sa cause par la finesse de sa silhouette et l'innocence de son regard (coloré de deux belles lentilles bleues). Impeccable dans le rôle, c'est elle qui parvient à faire oublier la durée, les petits écueils du scénario qui, je le rappelle, tient avant tout dans une romance somme toute assez simpliste. N'oublions pas la réalisation, propre et soignée, jouissant d'une belle photographie et d'un sens de la reconstitution très poussé, néanmoins pas suffisant pour hisser Mémoires d'une Geisha au rang des grands films.
Un film négligeable dans ses intentions, certes, mais néanmoins très professionnel et joliment mis en image. Zhang Ziyi rayonne de sa présence, évince ses partenaires avec une grande décontraction, jusqu'à nous faire oublier les rôles plus physiques dont elle a l'habitude. Rien de très grand, mais rien de honteux.