8.5/10Zatoichi

/ Critique - écrit par Guest Star, le 05/11/2003
Notre verdict : 8.5/10 - On ne fait pas d'aveugle sans casser des yeux (Fiche technique)

Tags : zatoichi film katsu shintaro legende dvd aveugle

Gyaban, membre du Forum de Krinein, est passionné par le Japon. Il y est d'ailleurs allé une fois, mais prépare actuellement son second périple au pays du soleil levant. Fan de Tokusatsu (la science fiction japonaise), il se délécte aussi du cinéma de Takeshi Kitano. Ce dernier est venu présenter son nouveau film Zatoichi en avant-première à Paris le 13 octobre 2003. Gyaban y était et nous offre ses impressions sur le film.

Voici que sort Zatoichi, le nouveau film de Takeshi Kitano.
Alors Kitano c'est qui et Zatoichi c'est quoi ?

Faisons un bref rappel sur Takeshi Kitano :
L'acteur est révélé par le film Furyo (Merry Christmas, Mr. Lawrence) aux cotés de Ryuichi Sakamoto et de David Bowie, réalisé par Nagisa Oshima en 1983.
Mais au Japon Kitano est connu surtout pour ses émissions comiques telles que Takeshi Castle. Comiques ? Oui, car Kitano a commencé sa carrière comme humoriste dans un cabaret nommé le français, dans le quartier chaud de Asakusa à Tokyo. Il formait un duo avec Kiyoshi Kaneko, avec lequel il créé un manzaï (duo de comiques basé sur l'improvisation, très apprécié au Japon), les Two Beats : d'où son nom de scène Beat Takeshi.
Il réalise son premier film en 1989 : Violent Cop et enchainera les succès avec des films de Yakusa comme Sonatine, Hana-bi, Jugastu, des oeuvres plus personnelles comme A Scene at the Sea, L'été de Kikujiro, Dolls et un film dégenté plus proche de l'humour qu'il pratique dans ses émissions télé : Getting Any.
En 1997, c'est la consécration officielle avec le Lion d'Or au festival de Venise pour Hana-bi, et Kitano en remercie le public européen qui l'a reconnu en tant que tel, c'est-à-dire cinéaste. Cette reconnaissance du public européen s'est reportée par la suite sur le public japonais retissant au début et ne voyant que le personnage comique.
Et le succès augmente de film en film jusqu'à Zatoichi, qui a réussi à arriver numéro 1 au box-office japonais : chose incroyable pour l'un de ses films.

Voila donc maintenant le film : Zatoichi.
Zatoichi est le nom donné à un masseur aveugle et nomade qui vient sauver les veuves et leurs orphelins dans le Japon féodale; dans la lignée de Ogami Itto de la série de film Baby Cart. Le personnage est tiré d'une saga très connue au Japon, comportant 26 films ainsi qu'une série télévisée : la plupart interprétés par Shintaro Katsu.
Dans Zatoichi, ce dernier s'arrête dans une ville où apparemment deux clans s'affrontant pour la possession et le contrôle de celle-ci. Il fera la rencontre d'un joueur de tripot endetté, d'une veuve, d'un Ronin, ainsi qu'un frère et une soeur parcourant le Japon dans la quête de venger la mort de leurs parents.
Alors s'enchaine des combats très bien choregaphiés (bon c'est pas Matrix non plus...) sur lesquels sont ajoutés des effets spéciaux en images de synthèse pour le sang et les lames de sabres, qui donnent un coté jeu vidéo pas très réalistes. C'était là le but de Kitano, trouvant que le coté "jeux vidéo" choquerait moins, et donnerai un style particulier.
Personnellement je n'ai pas trop aimé les lames de sabre en images de synthèses, pas très synchronisées avec la vraie image, mais les giclades de sang sont très bien faites et donnent un certain style.
Voila donc le coté violent des films de Kitano où les Yakuza sont remplacés par des Samouraïs. Mais l'on retrouve également son humour subtil comme il sait si bien le faire comme par exemple l'excellente scène de "la leçon de l'art du sabre".
Les musiques sont très rythmées et correspondent avec ce qu'il y a à l'image (en fait ce qui se passe à l'écran "compose" la musique, un peu comme dans Dancer in the Dark de Lars Von Trier, et celle-ci n'a pas été composée par Joe Hisaichi mais par Keiichi Suzuki (car Hisaichi et Kitano seraient un peu en froid avec des questions d'argent : Hisaichi en demanderai un peu trop...).
La scène finale est excellente par sa composition : elle fait penser à des Matsuri (les fêtes nationales au Japon) sur des musiques de tambours (comme le fait si bien le groupe Kodo), si bien qu'une fois le générique terminé, on a vraiment envie de danser !
J'irais volontiers revoir le film pour tout d'abord me refaire plaisir et ensuite pour bien comprendre toutes les relations entre les personnages et les événements, connaissant maintenant tous les intervenants de l'histoire.

Moi, des films de Kitano comme celui-ci j'en veux encore, encore, encore...

Voici donc une petite liste des films de Zatoichi précédemment réalisés :
01. La vie et l'opinion du Masseur Ichi (a.k.a. le conte de Zatoichi) - 1962
02. Retour du Masseur Ichi (a.k.a. le conte de Zatoichi continue) - 1962
03. Masseur Ichi entre encore (a.k.a. nouveau conte de Zatoichi) - 1963
04. Masseur Ichi, le fugitif (a.k.a. le fugitif) - 1963
05. Masseur Ichi sur la route (a.k.a. sur la route) - 1964
06. Masseur Ichi et un coffre de l'or - 1964
07. L'épée éclair De Zatoichi - 1964
08. Combat, Zatoichi, combat - 1964
09. Aventures d'un homme aveugle - 1965
10. La Vengeance De l'épéiste Aveugle - 1965
11. Zatoichi et l'homme condamné - 1965
12. L'épéiste aveugle et l'expert en matière d'échecs - 1965
13. La Vengeance De l'épéiste Aveugle - 1966
14. Le pélerinage De Zatoichi - 1966
15. L'épée-canne de l'épéiste Aveugle - 1967
16. Zatoichi la proscription (a.k.a. la délivrance de l'épéiste aveugle) - 1967
17. Zatoichi Défié ! - 1967
18. L'épéiste aveugle et les fugitifs - 1968
19. L'épéiste Aveugle Samaritain - 1968
20. Zatoichi Rencontre Yojimbo - 1970
21. Le Festival Du Feu De l'épéiste Aveugle - 1970
22. Zatoichi contre l'épéiste manchot (a.k.a. l'épéiste aveugle rencontre son égal) - 1971
23. Zatoichi dans son ensemble - 1972
24. Zatoichi dans le désespoir - 1973
25. La Conspiration De Zatoichi - 1974
26. Zatoichi - 1989
26. Zatoichi - 2002

Gyaban.