4/10Saw IV

/ Critique - écrit par Lestat, le 24/11/2007
Notre verdict : 4/10 - Ni saw ni froid (Fiche technique)

Tags : film saw lionsgate bousman tobin rigg films

La partie continue. Qui sera la prochaine victime ?

Avertissement : cette critique dévoile des éléments de Saw 3

Après un troisième opus radical, on se demandait un peu comment la franchise Saw Ho hisse !
Ho hisse !
allait continuer sur sa lancée. Visiblement, ce n'était pas la peine de chercher midi à quatorze heures : il suffisait de pomper le précédent épisode tout en faisant une préquelle, en attendant d'avoir une autre idée pour Saw 5 (ou plutôt, en attendant d'avoir une idée tout court).

Vous pensiez que Jigsaw était mort ? Et bien pour une fois vous aviez raison. La scène d'introduction, copié-collé mal démoulé de la trépanation de Saw 3, achèvera de convaincre les derniers crédules, alors qu'un médecin-légiste extirpe le cerveau du Tueur au Puzzle pour le poser sur sa table d'autopsie. Sprouitch. Voilà au moins une chose de réglée. Manque de chance, notre machiavélique malade avait tout prévu et jette son dévolu post-mortem sur un membre du Swat, qui continuera son oeuvre malgré lui. Les amateurs de la saga retrouveront donc les petits engrenages, les cassettes, les vidéos neigeuses et l'éclairage verdo-vomi qui a fait son charme. Manque de chance, Darren Lynn Bousman, plein de bonne volonté sur Saw 3, a choisi d'expérimenter son art et de plonger Saw 4 dans le chaos artistique le plus complet. Si l'on peut retenir quelques intéressants effets de transition, la réalisation de Saw 4 est calamiteuse. Le style visuel agressif des Saw y est poussé jusqu'au point de non-retour, rendant les scènes de meurtres littéralement irregardables et plombant quelques passages périphériques, telle cette jolie traque en plein nouvel-an chinois (un hommage à l’Année du Dragon ?), sacrifiée sur l'autel du mauvais goût. D'un autre côté, on peut comprendre que Bousman ait préféré s'amuser avec sa caméra plutôt que de chercher à transcender un scénario tout naze, bien qu'écrit à quatre mains. Histoire rapiécée, twist grossier, rebondissements absurdes, fin incompréhensible... n'en jetons plus, Saw 4 a tout du film de franchise réchauffé, opportuniste et mal fichu, qui à terme fera plus de mal que de bien au genre.

jai_vu_saw_4_et_je_me_suis_crev_les_yeux_250
J'ai lu le script de Saw 4
et je me suis crevé les yeux
Reste le seul élément vraiment digne d'intérêt de Saw 4 : la genèse du Tueur au Puzzle. Dans une absence de logique et de construction assez fascinante, Saw 4 nous propose, un peu sans crier gare, de nous narrer tout le pourquoi du comment : qui est Jigsaw, pourquoi tue-t-il, sa première victime, son premier piège... Le personnage et son côté pathétique en ressortent miraculeusement préservés. Tobin Bell, par sa seule présence, parviendrait presque à sauver le film. Son charisme ferait presque tout pardonner. Presque.

Saw 4 évite le gros mollard de justesse et nous aura finalement porté d'un générique à l'autre. C'était bien la moindre des chose. Mais il faut bien avouer que sans sa partie "Jigsaw Begins", il y aurait largement eu de quoi crier à la honte. Maintenant, si il fallait trouver une vraie qualité à Saw 4, ce serait sans doute de nous rapprocher toujours un peu plus de Saw 6, ce dernier devant, espérons-le, arrêter le massacre et le festival de jeux de mot engendré par son titre simplet.