8/10Save the green planet, les E.T. ont du soucis à se faire (et les autres aussi)

/ Critique - écrit par Loïc Massaïa, le 12/10/2012
Notre verdict : 8/10 - Purée mais y fument quoi les coréens ? (Fiche technique)

Lee Byeong-Gu et sa fiancée croient en la présence d'extraterrestres sur terre. Ils pensent sérieusement que des petits hommes verts s'incarnent dans la chair même de l'être humain. Pour en être sûr, ils kidnappent un directeur d'entreprise (qui est accessoirement à l'origine de plusieurs malheurs dans leurs vies) et lui font subir des "tests" sous forme de torture, afin de savoir s'il est véritablement humain ou alien...


"Il est sacrément résistant son déguisement !"

Trouvant parfois difficilement sa voie, entre culture asiatique et fantasmes hollywoodiens, le cinéma de genre sud-coréen connait malgré tout quelques grandes réussites tels que The Host, Memory of murder, 2 sœurs, Castaway on the moon, Sympathie for Mr Vengeance, The chaser, Old Boy… Le film de Jung Jun-Hwan est rempli de références au cinéma de genre américain (On y trouve des références explicites à 2001, l’odyssée de l’espace, à E.T., Usual suspect ou Men in black… Mais aussi aux séries Z à la Ed Wood !) tout en gardant un ton original, détournant les références au profit d’un humour, d’une folie et d’une violence propres au cinéma Coréen... On retrouve d’ailleurs dans ces domaines là quelques similitudes avec le travail de Park Chan-Wook (Old Boy et Sympathy for Mr Vengeance), virtuose des films de genre. Véritable melting pot, ce film réussit le pari de rendre cohérent des styles différents, souvent très codifiés. Ainsi, le récit commence comme une comédie absurde, puis vire vers le thriller et le film d’angoisse et de torture, effectue ensuite quelques diversions vers la comédie policière et le film de Kung Fu, pour s’enfoncer vers le film de serial killer sadique, avec quelques lueurs de science-fiction… Si par moment on a réellement l’impression d’être face à un film fourre-tout, ce qui frappe à la fin du visionnage c’est la cohérence de l’ensemble et l’originalité qui résulte de cette agglomération des genres… Un renouvellement constant particulièrement réussi, qui  relance sans cesse l'intérêt du spectateur !
Le personnage principal est un délice d’ambiguïté. Tout l'intérêt du récit (outre ses errances dans divers genres) réside dans cet équilibre entre folie furieuse et véracité, entre réalité psychologique et véritable science-fiction. Le spectateur est sans cesse balloté dans un doute permanent, qui le tient en haleine. Shin Ha-Gyun interprète parfaitement bien cette ambiguïté, et on n'arrive jamais vraiment à savoir si son personnage dit la vérité ou si il est vraiment détraqué de la caboche... Au final, le réalisateur nous rappelle, par ces multiples citations, que tout ça n'est rien que du cinéma, et que l'on peut suivre des délires purement cinéphiles avec plaisir. Un plaisir de cinéma pur et dur.