The Patriot : Le chemin de la liberté
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 29/09/2002 (
Après avoir filmé l'indépendance face aux petits hommes verts super belliqueux (Independence Day), Roland Emmerich s'attaque à la fresque historique, celle de l'indépendance des Etats Unis. Au titre, et à ce constat, on s'attend plus que tout au message patriotique semé de bons sentiments, sur fond de guerre barbare et cruelle. Pour ne rien cacher, on tape en plein dans le mille.
A la fin du XVIIIème siècle, le conflit entre les colonies d'Amérique et l'Angleterre prend une telle ampleur que la guerre est inévitable. Benjamin Martin (Mel Gibson), ancien héros de guerre maintenant père d'une famille de sept enfants, vote vainement contre la levée d'une armée, et ne peut empêcher son fils aîné Gabriel (Heath Ledger) de prendre les armes. Lorsque le colonel anglais Tavington brûle sa maison et tue un de ses fils, Benjamin ne peut plus rester de marbre et monte une milice...
Mel Gibson prend une nouvelle fois le rôle d'un leader de guerre, après le mythique Braveheart (qu'il avait lui même réalisé, double exploit). Mais force est de reconnaître que The Patriot n'a véritablement pas le même souffle que l'oeuvre de Gibson. Pas que le film soit raté, mais un certain regard mitigé plane sur tout le film. En presque trois heures, Emmerich habille son héros de tous les sentiments qu'il puisse récolter : La haine, l'amour, la honte, le désespoir, la peur, le dépit, le chagrin, etc. Il va lui arriver un paquet de choses, pour sûr, mais l'effet s'en fait vite sentir : Deux heures quarante pour surtout vanter la gloire d'un seul homme, c'est trop long. Surtout que le scénario fait la part belle aux grands clichés du genre, comme le colonel très très méchant invincible jusqu'à la fin, l'idiotie de la vengeance, et tout un petit jeu de symboles sous forme de pendentifs, prénoms, soldats de plomb, etc. Tout cela enrobé d'une bonne couche de patriotisme, étoiles et bandes rouges au vent, comme quoi les anglais c'est les vilains et les américains doivent gagner. Mitigé donc, puisque la réalisation reste correct en dépit d'un manque de rythme, et que la musique (de John Williams) donne un bel écho aux scènes de bataille.
The Patriot aimerait beaucoup se hisser à la hauteur d'un Braveheart, mais de sérieuses lacunes dans le scénario, trop long et trop focalisé sur le personnage de Mel Gibson, le scotchent au pied de la montagne. Passable, pour sa relative qualité technique.