4.5/10Ong-Bak 2 : la naissance du dragon

/ Critique - écrit par Nicolas, le 29/07/2009
Notre verdict : 4.5/10 - Ong Bad (Fiche technique)

Tags : ong bak dragon naissance film tony jaa

Tony Jaa distribue du coup de coude à tout va, en oubliant ce que le terme "scénario" peut bien signifier ? Peut-être que la traduction en thaïlandais est un double-sens ?

A Europacorp, ils aiment bien les suites. Les Thaïlandais aussi. Même chez eux, à partir du moment où l'on peut récupérer les acteurs du premier volet, on ne se prive pour produire de la séquelle à tout va. Tony Jaa ayant dit "oui" (que ceux qu'ils le peuvent traduisent en thaïlandais), Ong Bak 2 pouvait se faire, mais pas dans les mêmes conditions que le premier. L'athlète passe donc derrière la caméra et transpose son histoire au XVème siècle...


L'histoire, on s'en cogne, et on est pas les seuls, même les gens du film s'en battent les oreilles avec des défenses d'éléphants. Ils s'en foutent tellement que l'on n'a même pas l'impression d'être devant une suite séquentielle de scènes amenant à une globalité scénaristique, mais plutôt devant une exhibition d'arts martiaux un peu coûteuse et plutôt violente. Car les Thaïlandais n'aiment pas finasser, oh non. En fait, je me demande personnellement s'ils ont conscience de faire de la fiction, car ils se tapent dessus avec une conviction et une hargne qui limitent toute possibilité de chiqué. En plus, on ne parle pas de deux trois claques par-ci par-là, nous sommes en train d'évoquer des coups de genoux, de coude, et de tout objet contondant pouvant passer sous la main des protagonistes. Bien sûr, le sachet était déjà ouvert, Ong-Bak premier du nom nous avait déjà initié à cette violence sans tabous, mais Ong-Bak 2 remet le couvert avec une désinvolture assez confondante. Ceci, malgré une imagination peu fertile mais toujours aussi visuelle. Derrière la caméra, Tony Jaa se la pète. Il fait du ralenti, balance de grands morceaux de musique doublés de choeurs grandiloquents, et fait son show. C'est pas si mal foutu, pour une première tentative, mais on ne comprend pas grand chose à l'histoire étalée, ni même pourquoi le réalisateur s'acharne à nous expliquer l'enfance de machin.
Devant la caméra, c'est toujours le grand spectacle. Tony Jaa peut dégommer quatorze experts en arts martiaux avec une blessure à l'abdomen et un éléphant dans les mains, ou presque. Il joue avec la gravité et la cohérence sans sourciller, se tape des combats à un contre cent toutes les dix minutes et grimace le reste du temps. Ce n'est pas un acteur, mais un showman, un type doté d'une force physique étonnante et d'une technicité redoutable, quelqu'un que l'on aimerait voir affronter les grandes pointures du combat oriental. C'est bien là ce qu'il pourrait faire de mieux dans sa vie, tellement son jeu nous plonge dans la détresse la plus totale.

Ong-Bak 2 assure côté spectacle, au moins autant que le premier. Mais Ong-Bak 2 nous désole sur tout les autres points, au moins autant que le premier. Il va de soi que le spectateur averti, venu uniquement pour voir du bourre-pif, y trouvera son compte et peut-être même au-delà. Le reste de la populace devra passer son chemin, sous peine d'être dégoûté du cinéma pour le reste de l'année.