Kuzco, l'empereur mégalo

A Noël 2000, vous avez eu le choix pour les enfants : Le Grinch et son Jim Carrey tout vert, ou bien le Dinosaure de Disney tout en images de synthèse. Pourquoi j'évoque le menu du Noël 2000 ? Parce que outre ces deux rigoloires à enfants plutôt moyens (surtout le premier), Disney sort quatre mois après Kuzco L'empereur Mégalo, beaucoup plus crédible dans sa condition de magie Disney. Magie un peu shootée, mais magie quand même.

Empereur inca groové jusqu'au bout de la couronne, qui ne voit pas plus loin que le bout de son palais, Kuzco a la belle vie. Pas encore assez selon lui, puisqu'il projette de construire un magnifique complexe aquatique à la place du village de Pacha, honnête paysan qui ne peut que se lamenter. Enfin, jusqu'au jour où l'ex-conseillère de Kuzco, Izma, transforme le souverain exalté en minable lama et l'envoie paître en pleine cambrousse...

La ficelle de Disney, c'est miser sur le bon côté parfois bien caché qui sommeille en chaque être. Kuzco est peut-être un semi-monstre, mais il possède un coeur contre toute attente. Ça, on l'a vu des dizaines de fois. Par contre, Disney qui laisse parler son côté dérangé pour en faire un dessin animé, ça c'est nouveau. Répliques cinglantes amoureusement cousues main, situations rocambolesques voire très drôles, et un petit côté frappadingue qui ferait passer Leslie Nielsen pour un prof de mécanique. Ça délire sec, c'est second degré, ça cible aussi bien les adultes que les enfants, et c'est remarquablement bien visé. L'animation ne vaut pas les grands classiques de Noël, mais ne s'embarrasse pas de numérique superflu pour raconter sa petite histoire qui finit bien. Normal chez Disney. Le gros reproche, c'est la durée. 1h15 pour un dessin animé aussi réussi, c'est dommage.

Kuzco l'empereur Mégalo méritait une sortie tonitruante pour les fêtes, à la manière de l'actuel Atlantide, et une plus grande considération. La preuve est faite que Disney peut rester une référence inébranlable dans le domaine du dessin animé tout public.