2/10Incontrôlable

/ Critique - écrit par Nicolas, le 08/02/2006
Notre verdict : 2/10 - Incontrôlé (Fiche technique)

Tags : incontrolable film comedie europarl youn georges francais

Incontrôlé

Vous vous souvenez de cette horreur insoutenable de Ma Femme s'appelle Maurice ? Imaginez, son scénariste (Raffy Shart) vient de passer à la réalisation ! Et pour ne rien gâcher, en choisissant comme vedette porteuse Michaël Youn, presque né pour ce film au nom si gracieux de Incontrôlable. Outre le fait que le film n'aurait probablement jamais vu le jour si « l'acteur » avait refusé, il est impressionnant d'imaginer le pognon investi dans la promotion d'une « oeuvre » qui ne présente mais alors aucune qualité remarquable...

Georges Pal (Michaël Youn), scénariste gravement sur le déclin, passe ses journées à gratter et re-gratter son scénario crépusculeux, en ingurgitant sans relâche bières, hamburger, chips, et autres aliments fortement matières-grassés (je sais, ça fait déjà deux mots que j'invente). Son corps, las de tous ces excès, décide un jour de prendre le contrôle de sa vie, sous la forme d'une petite voix intérieure qui se baptise elle-même Rex. Elle l'annonce d'entrée : Georges a négligé son corps, maintenant il va prendre cher...

La carrière cinématographique de Michaël Youn touche à sa fin ! « Enfin », j'ajouterai avec une vile délectation. Car accepter un scénario de cet acabit est une preuve en soi des maigres perspectives de carrière offertes à « l'acteur », à moins bien sûr de sous-estimer l'intérêt que porte celui-ci à la niaiserie et au mauvais goût (ce qui n'est pas à exclure quand on se rappelle de Pluskapoil). « Youn, rembourré de vingt kilos de chips, doit faire face à une espèce de double festif et très turbulent, à la manière du Fous d'Irene de Jim Carrey ». Ces quelques petits mots, égayés de virgules, constituent la principale et la seule idée du film, et vont donner lieu à plein de petites scènes sans queue ni tête vouées à la déconne pure et dure, apparemment écrites indépendamment les unes des autres. La problématique fut alors de les relier logiquement, ce que les scénaristes ont réalisé avec un sens de la simplicité effarant. Un exemple ? Pardonnez le spoiler : « Georges rejoint Marion au square en voiture, avec un flic nain accroché au pare-choc. L'engin s'écrase dans le bac à sable, Georges se précipite dehors poursuivi par le policier qui finit par le rattraper. Grâce à un ingénieux retournement de situation, Georges parvient à jeter l'agent des forces de l'ordre dans la rivière, et s'échapper en compagnie de Marion. Compte tenu des évènements, celle-ci l'emmène directement dans sa maison de campagne pour un week-end reposant. » Tout est du même acabit. Pire, la touche Youn vient agrémenter nonchalamment certaines scènes, comme pour nous rappeler qu'il est, aussi, un auteur de la pire espèce.

Véritable feu d'artifice d'humour pas drôle et de sottises incroyables, Incontrôlable signe le glas du règne de Michaël Youn ! Enfin, espérons-le tout du moins, car il est navrant de constater à quel point le marketing et le business peuvent donner lieu à de telles erreurs de la nature. Allez, concédons le 2 pour la réalisation, relativement rythmée, et certains seconds rôles remarquables (la grand-mère et Lhermitte, notamment).