5/10Humains

/ Critique - écrit par Lestat, le 01/05/2009
Notre verdict : 5/10 - Corps des Alpes (Fiche technique)

Tags : humains droits homme humain humaine monde droit

Lorànt Deutsch dans un survival tendu ? Ah oui ! Ben non. Mais c'est sympa quand même. Profitez-en, parce qu'on ne risque pas de le revoir dans un film de ce genre de sitôt.

Spoilare humanum est.

Deux étudiants paléontologues et leur professeur se rendent dans les Alpes suisses à la recherche d'ossements d'une nouvelle espèce d'Hommes de Neandertal. En chemin, ils croisent une famille au bord de la crise et des hommes des cavernes qui passaient par là. Et puis euh... Pouet Pouet, tiens.


Dans le cinéma comme dans la vie, il y a de tout. Des bons films et des films mauvais. Des rigolos, des tristes, des jolis, des tout moches, des cools, des pas-cools. Des films qui semblent surgir de nulle part et d'autres qu'on regrettent d'avoir attendu. Des grands films, des petits films, des films orphelins, des films noirs, des films roses. Et puis il y a des films comme Humains. Humains est inclassable, une sorte de film "parallèle". Imaginez, au hasard, que dans un univers parallèle, Boorman, au moment de Delivrance, ait remplacé Burt Reynolds par Lorànt Deutsch : et bien boum, voilà Humains.

19076775_250
"ha, c'est malin tiens "

Pour autant, il n'a rien de désagréable, Lorànt Deutsch. C'est même un comédien plutôt sympa à qui on ne peut décemment reprocher de vouloir changer de registre. Il n'est même pas mauvais. Mais le pauvre garçon s'est vite retrouvé tête de lard d'un projet transformé en ambulance sur laquelle il est devenu bon de tirer. Pendant que les réalisateurs s'excusent de leur film chez nos confrères d'Ecranlarge, voyons plutôt de quoi il en retourne. Alors oui, Humains n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler un bon film. Il est même parsemé d'instants très Z ramenant à quelques unes de ces panouilles italiennes que l'on regarde aujourd'hui d'un oeil mi-consterné mi-attendri. "On a essayé de me pêcher !", dramatise ainsi une Sarah Forestier aussi crédible en paléontologue à lunettes que l'était Denise Richards en physicienne miss-T Shirt mouillé. "Vous croyez vraiment que ce truc a plusieurs milliers d'années ??" s'interroge de son côté Lorànt Deutsch en brandissant une hachette préhistorique qui, effectivement, semble avoir été achetée une heure auparavant dans un Joupi. De son côté et visiblement pas dupe sur la qualité ambiante, Dominique Pinon cabotine sans retenue en papa-plouc, pendant que Philippe Nahon fait de même en papa-poule tout en s'imposant comme un troublant sosie de Jean-Pierre Coffe. La technique n'est pas plus à la fête, le tout étant serré de près pour cacher la misère, quant aux effets spéciaux, ils se trouvent tout résumés dans l'ahurissant crash de voiture en CGI inaugurant l'intrigue, qui nous ramène tout droit aux films de requins de Nu Image. Passons pudiquement sous silence les Hommes de Neandertal, résumés en trois gugusses aussi tordants que l'était Bela Lugosi en homme-singe dans l'Homme Singe. Voilà qui est dit.

19076782_250
"This is madness !"
Résumé ainsi, Humains fait effectivement figure de nanar d'anthologie. Mais pour peu que l'on prenne le film au sérieux, il n'est pas interdit d'y trouver un certain plaisir. Le sujet, qui en vaut un autre, est traité avec jusque-boutisme, le dernier acte tente la noirceur non-sans succès et le niveau général est finalement davantage celui d'un téléfilm de moyenne gamme que d'une hilarante pantalonnade. En outre, Humains se permet un côté déviant assez inattendu, l'histoire se parant d'un twist riche en tension sexuelle.

19076778_250
"Madness ?? ...THIS IS SPARTA !!"
Humains, c'est une sorte de Colline a des yeux 2 à la française, filmé par deux émules de Jamel Bensalah. Mal foutu, pas bien beau mais pas antipathique pour deux sous et pourvu d'un final plutôt corsé qui réussirait presque à être poignant-de là à dire que tout le budget est parti dedans...-. Rien qui ne mérite plus d'acharnement que ça, quand bien même le voir en salle reste un luxe, dans tous les sens du terme. Allez hop, 5 pour le fusil à pompe, le papier, l'encre et la scène des gâteaux.  C'était très bien.