6.5/10G.I. Joe : Le réveil du Cobra

/ Critique - écrit par riffhifi, le 06/08/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Bande de Cobra (Fiche technique)

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Vide-cerveau performant, le nouveau blockbuster de Stephen Sommers est une alternative "humaine" aux robots de Transformers. Les gros films de l'été restent tout de même assez pauvres en idées.

On peut lire ça et là que G.I. Joe est un personnage dont les origines remontent aux années 40, et que sa première incarnation au cinéma prend les traits de Robert Mitchum. Sans être complètement fausse, cette affirmation omet de prendre en compte que le "G.I. Joe" dont il est question ici n'a rien à voir avec le Lt. Hawk (Dennis Quaid)
General Hawk (Dennis Quaid)
précédent, mais désigne une unité d'élite chapeautée par le General Hawk ; cette version ne trouve son origine ni dans la bande dessinée ni au cinéma, mais bien dans les usines de jouets Hasbro, où les premières figurines sont réalisées en 1964. Evoluant rapidement de l'aspect purement militaire à une représentation plus "fun" impliquant des personnages pittoresques, la ligne de jouets donnera lieu dans les années 80 à un dessin animé immensément populaire, contemporain des Transformers appartenant eux aussi à Hasbro. Puisque les robots-voitures ont déjà eu droit à deux films, pourquoi ne pas porter à l'écran l'histoire des bourrins qui se castagnent avec l'organisation criminelle Cobra ?... Après la mode des jeux vidéos de baston dans les années 90, Hollywood a donc jeté son dévolu sur les adaptation de figurines pour enfants. Prochaine étape : Frosties le film, avec Jason Statham dans le rôle de Tony le tigre.

Alors attention, le générique du dessin animé avait beau être extrêmement clair sur ce point (G.I. Joe a pour UNIQUE but de combattre Cobra), l'action du film oppose les héros à la société d'armement MARS, qui n'est pas encore Cobra (d'où le sous-titre Le réveil du Cobra, en anglais The Rise of Cobra). Mais soyons réalistes, la plupart des spectateurs se contrefoutent (et qui pourrait les en Storm Shadow (Byung-Hun Lee)
Storm Shadow (Byung-Hun Lee)
blâmer ?) de la fidélité apportée à la transposition d'une œuvre aussi primaire que G.I. Joe. En une ligne, l'histoire se résume ainsi : les méchants veulent dominer le monde, les gentils vont leur bourrer le pif.

L'intérêt d'un tel film, on s'en doute dès l'affiche et le nom du réalisateur Stephen Sommers (La momie 1 & 2, Van Helsing) est exclusivement de divertir. Mangeur de pop-corn, sois le bienvenu. Aidé d'une galerie d'effets spéciaux inégaux (les compositions en images de synthèse laissent parfois à désirer, mais la scène des combinaisons accélératrices claque un max), Sommers fait usage de toute la palette d'éléments à sa disposition pour faire plaisir au spectateur : artillerie lourde (dont les personnages n'hésitent pas à faire usage sur les porteurs d'une mallette remplie d'ogives nucléaires, soyons fous), nénettes en latex (Sienna Miller en brune-blonde, Rachel Nichols en rousse), vannes proférées par le sidekick de service (Marlon Wayans qui, tel Monsieur Jourdain ne s'exprimant qu'en vers, est incapable de parler autrement qu'en blagues), ninjas antagonistes (Ray Park sans visage et sans voix comme à la bonne époque de Sleepy Hollow, contre l'asiatique Byung-hun Lee), chef criminel fourbe et charismatique (Christopher Eccleston savoureux en descendant du masque de fer - !), héros fadasse mais balafré (Channing Tatum), méchant sadique et désinvolte (Arnold Vosloo, ex-momie), guest stars fugaces mais Shana 'Scarlett' O'Hara (Rachel Nichols)
Shana 'Scarlett' O'Hara (Rachel Nichols)
sympathiques (Brendan Fraser, Jonathan Pryce)... Ajoutez quelques acteurs inattendus (Dennis Quaid trop absent en General Hawk, Saïd Taghmaoui paumé en scientifique de service), et jetez le tout dans une débauche de scènes d'action et de musique tonitruante. L'habileté de Sommers, qu'il faut saluer, est d'avoir su mettre l'accent sur les liens personnels qui unissent certains des Joes à d'autres membres de l'équipe adverse. Ainsi, les tartinages de groin qui s'ensuivent prennent une importance qu'ils n'auraient jamais eu si les personnages étaient de simples ennemis "de principe" (comme dans la toute première scène de combat, nocturne et totalement illisible, où des individus se tatanent sans qu'on sache qui est qui).

Rien de bien mémorable donc, mais les deux heures sont bien gérées, avec une majeure d'action et une ponctuation judicieuse de scènes de dialogues pour ne pas fatiguer les yeux et les oreilles. La suite est d'ores et déjà annoncée, ce qui n'est pas étonnant au regard de la fin du film, plutôt amusante.