Détrompez-vous
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 26/10/2007 (Tags : detrompez film comedie critique cinema francois carole
Vite vu (moins d'1h30), probablement vite oublié (c'est fait pour), le film propose un divertissement sans conséquence avec une fraîcheur et une sincérité plaisante.
Bruno Dega et Jeanne Le Guillou sont (presque) inséparables : coscénaristes de la série télé Fête de famille, ils sont associés pour le scénario et la réalisation de ce film aux allures de marivaudage tout simple...
Thomas (Roschdy Zem) et Lisa (Mathilde Seigner) ont une relation passionnée... Mais bien entendu, Thomas est marié à Carole (Alice Taglioni) et Lisa à Lionel (François Cluzet) ; lorsque les deux derniers apprennent la vérité, ils décident de s'allier pour séparer leurs conjoints volages.
Quand on n'ose pas regarder la
double page centrale de Ouest France...Quelque part entre la comédie romantique et le vaudeville nourri aux quiproquos et aux cachotteries, Détrompez-vous trouve un équilibre et un ton des plus sympathique. Il n'était pas forcément facile de traiter quatre personnages sur un pied d'égalité, en accordant à tous la même tendresse et la même indulgence. Ici par exemple, le couple Mathilde Seigner / Roschdy Zem se rend plutôt antipathique dans la première partie, faisant fi du bonheur de tous au profit de leur plaisir égoïste ; mais au fil du film, leur amour se révèle réellement émouvant, leurs faiblesses deviennent attachantes. Le duo Alice Taglioni / François Cluzet, de son côté, se rend sympathique d'entrée de jeu : timides et maladroits, on les sent si bien assortis qu'il est frustrant de les voir s'acharner à récupérer leurs conjoints respectifs, alors qu'on les verrait bien se jeter l'un sur l'autre. Sur les quatre acteurs, Alice Taglioni est d'ailleurs celle qui livre la performance la plus inattendue, en godiche coincée aux pulsions réfrénées, là où on la connaît surtout en femme quasi-fatale sûre de ses atouts (La doublure). Cluzet de son côté, en doyen du casting (52 ans, impossibles à déceler), joue tout dans la subtilité, arborant par moments de faux airs de Dustin Hoffman.
Ma femme me demande le soir
pourquoi je sens le champagneCôté scénario, la mécanique est prévisible mais bien huilée : on ne voit pas le temps passer pendant que Lionel et Carole fomentent les plans les plus retors pour dégoûter les deux infidèles ; on voit passer quelques guests fugitifs mais hautement appréciables (Florence Foresti, Artus de Penguern, Lionnel Astier) ; et la fin, bien que pas vraiment satisfaisante, a le mérite de faire preuve, sans en avoir l'air, d'un cynisme un peu désabusé quant aux rapports de couples contemporains... A savoir qu'ils ne diffèrent peut-être pas tellement des rapports d'antan !
Vite vu (moins d'1h30), probablement vite oublié (c'est fait pour), le film propose un divertissement sans conséquence avec une fraîcheur et une sincérité plaisante. Un film à voir à deux. Ou à quatre si vous avez l'esprit ouvert.