Les déserts au cinéma

/ Dossier - écrit par Hugo Ruher, le 13/05/2015

Tags : films film desert meilleurs cinema deserts john

Cette semaine, l'événement cinématographique à ne pas rater, c'est Mad Max Fury Road. Et quand on pense Mad Max, on pense cyber-punk à chien, Mel Gibson, violence gratuite, motos bizarres, mais surtout... On pense au désert. Et mine de rien, on en trouve du monde dans les déserts du cinéma.

Un bon vieux dossier, ça faisait longtemps! D'autant plus qu'on retrouvait déjà Mad Max dans la liste des futurs tout-pourris du cinéma. Il faut dire qu'un monde où Mel Gibson sur une moto dézingue tout ce qu'il trouve, ça fait pas franchement rêver. Toujours est-il que la saga est également célèbre grâce à son environnement désertique et sans fin qui nous montre tout ce que l'Australie a à offrir en termes de... Vide.

Mais au ciné, le désert est rarement désertique (oui, j'ai bien écrit cette phrase) et on y trouve une faune haute en couleur. A noter qu'on ne parlera pas de westerns dans cet article... Tout simplement parce que si c'était le cas, je ferais mieux de lister les westerns qui ne se passent PAS dans le désert, on gagnerait du temps.


Une princesse en exil

Si vous êtes des habitués de Krinein, vous serez surpris de voir qu'on peut trouver deux articles sur un film japonais de 1958 à seulement quelques semaines d'intervalle. C'est assez rare pour être signalé. La forteresse cachée signé Akira Kurosawa nous fait visiter les contrées les plus inexplorées du Japon durant les guerres civiles du XVIème siècle. Un désert tout de même assez blindé niveau densité de population, puisqu'il ne se passe un moment sans qu'on tombe sur une armée ennemie. D'ailleurs, nos deux héros, des paysans à la recherche d'un peu de profit, vont en vrac tomber sur des barrettes en or pur, une princesse en exil et son garde du corps obi-wan-kenobiesque. Des rencontres qui vont leur valoir pas mal de soucis et d'aventures.

Quand tu fais un apéro géant Facebook qui dégénère.

 


Des journalistes

Dans l'imagerie classique du désert, on y met souvent des vautours tournoyant au-dessus d'une carcasse sous un soleil brûlant. C'est ce qui se passe dans Le gouffre aux chimères de Billy Wilder où Kirk Douglas profite du fait qu'un homme soit coincé sous un éboulement pour en faire une histoire à sensations. Le journaliste au départ simple rapporteur des faits devient chef d'orchestre des événements. Il demande aux secours de prendre leur temps pour faire durer le suspens, demande à l'épouse prête à divorcer de jouer le rôle de la femme éplorée etc... Un film évidemment très fantaisiste tourné en 1951 et loin d'être d'actualité. Imaginez le scandale si aujourd'hui, les médias gênaient les autorités dans une situation grave comme une prise d'otages par exemple... Du grand n'importe quoi! 


J'y vais, je reviens te voir à la mi-temps, tu voudras une bière?

 


Des drag-queens dans un bus

Une rencontre qu'on peut qualifier sans trop de risques d'inattendue. Imaginez : vous vous baladez tranquille dans le désert australien. Puis vous tombez sur Guy Pearce et Hugo Weaving maquillés comme des voitures volées, accompagnés par Terence Stamp en transsexuel. C'est rare. En tout cas c'est ce qu'on peut voir dans Priscilla, folle du désert, un excellent film sur la communauté gay confrontée au monde rural pas toujours plus accueillant envers les personnes "différentes". A voir surtout quand on sait que le film a été tourné en quinze jours avec un budget de deux millions de dollars. Pour comparer, Philadelphia toujours sur le thème de l'homosexualité sorti l'année précédente, en a coûte 26. Voilà. Et le budget de Speed, lui, s'élève à près de 30 millions de dollars? Quel est le rapport me direz-vous? Il y a un bus. De rien.


You're the dancing queen, young and sweet, only seventeen.

 

Des vers géants


Un gros verre pour la route.

Comment parler de désert sans évoquer Dune ? Le film où une planète entière est un désert. On y suit les aventures de Paul Atreides, fils du Duc appelé à diriger cette planète précieuse parce qu'on y extrait l'Epice, une substance qu'elle est bien... Pour résumer. Sinon c'est un peu plus complexe, il y a des gros rouquins méchants, Sting en slip et bien-sûr, des vers géants. A noter que le ver géant peut servir de locomotive, c'est bon à savoir. Bref, je ne rentre pas dans les détails, un monsieur l'a fait mieux que moi dans cette vidéo.

Des vers géants... Encore...

En 1990, un film d'horreur a petit budget sortait. Il parlait d'attaques de vers géants qui sortaient du sable au fin fond du Nevada. Pour leur échapper, il suffisait de se cacher sur les rochers ou de faire diversion en provoquant des vibrations à quelques distances pour les attirer ailleurs. Et non, ce n'est pas Dune mais Tremors qui repompe allègrement le concept en incorporant une bonne dose de comédie et d'effets spéciaux approximatifs. Pas grand chose à en dire, le film est devenu "culte" pour une raison qui m'échappe et a donné lieu à quatre suites (dont la dernière sortie cette année en DTV) et une série.


Moui, sans budget c'est un peu moins impressionnant.

 

Des tueurs irradiés

Aux Etats-Unis toujours, il ne fait pas bon se balader dans le désert. Surtout quand c'est le Nouveau-Mexique et qu'on a fait péter des bombes atomiques pour voir ce que ça donnait. Du coup dans La colline a des yeuxquand une famille moyenne s'attarde dans les vallées désertiques, elle risque de tomber sur un groupe de psychopathes difformes et sanguinaires. Vive critique de la politique américaine ou violence gratuite ? Le débat reste ouvert, mais pour les ballades en famille, restez sur les itinéraires touristiques. Du côté de chez moi, à Toulouse on a la forêt de Bouconne. C'est moins typique mais il n'y a jamais eu, à ma connaissance, d'essais nucléaires. Enfin, je dis ça...


Chérie, ça va couper.

 


Voilà pour ce tour d'horizon sur ces déserts où il y a finalement pas mal de monde... Du moins avant le passage de Mel Gibson, après ça se vide un peu... Et à bientôt sur Krinein!