7/10Le dahlia noir

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 08/11/2006
Notre verdict : 7/10 - Beau et sinistre (Fiche technique)

Beau et sinistre

Après une série de films qui ont laissé le public sur sa faim (Snake Eyes, Mission to Mars et Femme Fatale), Brian De Palma revient avec Le Dahlia noir. Un polar classe, mené par un beau casting : Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Aaron Eckhart, Hilary Swank, Mia Kirshner, pour ne citer que les plus présents. Cette brochette d'acteurs n'est pas pour rien dans la réussite du long métrage. Tous dégagent une belle présence, avec un étonnant charisme pour certains. En tête, Josh Hartnett est quasi omniprésent, avec notamment une narration distinguée.

Des scènes d'une grande beauté

Histoires de meurtres, de manipulations, de mensonges, de sexe et d'amitiés, Le Dahlia noir se plaît à brouiller les pistes d'explication. Le spectateur qui n'a pas lu le roman de James Ellroy se verra ainsi bien baladé pendant deux heures. Comme le livre, le film est basé sur l'histoire vraie de l'atroce meurtre d'Elizabeth Short, jeune actrice dans les années 1940 à Hollywood. Avant de développer l'enquête policière, De Palma prend le temps de présenter ses personnages principaux. Grâce à cette intimité, il permet au spectateur de s'attacher à son beau héros. Si Le Dahlia noir marque le grand retour de De Palma, c'est que le réalisateur de Scarface y filme des scènes d'une grande beauté (telles le combat de boxe ou la chute de l'escalier), qui donnent une force indéniable à l'oeuvre. Il en signe aussi d'autres, très réussies, à l'horreur effroyable, comme presque lui seul sait le faire. A l'aide de délicats plan serrés et en donnant une importance particulière aux lumières, flous et couleurs (doux jeux sur le noir et blanc), il rend hommage au cinéma américain des années 1960. De ces procédés ressort une élégance supérieure.

Comme dans L'Esprit de Cain et Body Double, le cinéaste exprime justement l'obsession et les fantasmes, avec un soupçon d'érotisme. Perle de désir putride, Mia Kirshner est sublime. Elle offre une performance remplie d'émotions et de mystères. Avec ses yeux bleus grands ouverts, elle montre au monde qu'elle est dotée des plus belles mirettes du cinéma américain. Au fur et à mesure que l'investigation avance, les pensées fantasmagoriques vont jusqu'à atteindre le morbide et le malsain. La représentation du sang y est soignée. A la différence de la plupart des autres films du genre, les giclées de couleur rouge ont ici tout leur sens. Tantôt crasseuse, tantôt esthétique, l'hémoglobine est synonyme de tensions, de drames et de traumatismes. Dans son ensemble, Le Dahlia noir baigne dans ce tableau parfois un peu brouillé.